Renaud Van Ruymbeke - Paradis fiscaux, corruption : les scandales continuent

L'invité de C dans l'air

Vendredi, les autorités belges ont exposé au grand jour une affaire de corruption et de blanchiment d’argent au Parlement européen. Six personnes ont été interpellées depuis, parmi lesquelles une vice-présidente du Parlement, l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, en possession de "sacs de billets". Actuellement, quatre des suspects ont été incarcérés pour avoir favorisé le Qatar dans des décisions économiques et politiques de l’Union européenne.    Alors que selon Renaud Van Ruymbeke, ancien juge anti-corruption, "jamais les paradis fiscaux ne se sont aussi bien portés qu’aujourd’hui", la grande chambre de la Cour de justice de l’Union européenne a invalidé, en novembre dernier, une disposition législative qui permettait au grand public de consulter les registres des bénéficiaires de sociétés créées dans l’Union européenne.    Dans son nouvel ouvrage "Offshore", publié aux éditions Les liens qui libèrent, Renaud Van Ruymbeke dénonce l'hypocrisie du système et de tous ces paradis fiscaux, implantés également sur le sol européen. "J'ai travaillé pendant 20 ans en creusant des circuits, j'ai fini par découvrir que derrière ces quelques cas, il y avait un océan : ce sont des cabinets spécialisés, des sociétés écran des Bahamas des îles Vierges britanniques, des trusts, des outils qui sont en place dans ce genre de pays qui permettent la fraude qui est beaucoup plus vaste qu'on imagine et qui permet de soustraire de l'argent aux États". Selon lui, "c'est de l'argent qui manque dans les collectivités pour les hôpitaux, pour la transition climatique".   Le point de départ de sa reflexion est le Shéhérazade, un super yacht de 140 mètres de long  qui est accosté en Toscane. L’ancien juge déplore l’incapacité de l’Occident de savoir si ce yacht appartient à Vladimir Poutine, comme le dit l’opposant Alexeï Navalny.   Renaud Van Ruymbeke reviendra sur les coulisses des paradis fiscaux qui gangrènent les sociétés et sur le nécessité de la transparence financière de l’Europe.