Frans de Waal, Hugo Clement et Alexandre Lacroix

C l'hebdo

Invités de C l'hebdo, Frans de Waal, primatologe, Hugo Clément, journaliste et Alexandre Lacroix, militant écologiste et directeur de la rédaction de Philosophie Magazine, publient trois ouvrages sur le nécessaire respect du vivant. Ils questionnent notre rapport à la nature et décalent notre regard sur l'homme, un animal parmi les autres.   “Maintenir l’homme en dehors de la nature a causé beaucoup de problèmes", explique Frans de Waal, professeur en éthologie des primates au département de psychologie de l'Université Emory à Atlanta, qui publie "Différents : le genre vu par un primatologue", chez Broché. “La crise du climat, la crise du Covid, viennent de l’idée que l’on peut se séparer de la nature, que l’on est complètement séparé et supérieur à tout.”   Hugo Clément remet en cause cette vision différencialiste de l'homme sur l'animal. “Pour établir une hiérarchie, on se base sur ce qui nous, les humains, nous place en haut de cette hiérarchie. On dit ‘parce qu’on sait aller dans l’espace en construisant des fusées, parce qu’on sait faire des bombes nucléaires qui sont capables de tuer des millions de personnes, on est plus intelligents', mais est-ce que c’est ça une preuve d’intelligence ? Est-ce que l’intelligence ce n’est pas avant tout une capacité d’une espèce ou d’un individu à s’adapter à un changement de situation, à survivre au fil de l’évolution ? Si on prend ce prisme-là, l’espèce humaine ne fait pas partie des espèces les plus intelligentes puisque l’on met notre ingéniosité, nos capacités cognitives au service d’une autodestruction.”