Français, djihadistes et condamnés à mort
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Sept des onze djihadistes Français transférés de Syrie en Irak ont été condamnés à mort, entre le dimanche 26 et le mercredi 29 mai, pour avoir rejoint le groupe État islamique. La loi irakienne prévoit cette sanction pour quiconque appartient à une « organisation terroriste ».
Alors que les avocats des sept ressortissants dénoncent une justice irakienne expéditive et réclament un jugement en France, le Quai d’Orsay, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, assure mettre tout en œuvre pour leur éviter la peine de mort. Ce dernier a toutefois assuré, à l’Assemblée nationale, l’équité du procès de ces Français condamnés. Dans un point presse organisé à l’Elysée, le mercredi 29 mai, le président Emmanuel Macron a, quant à lui, confirmé que Paris demanderait que la peine de mort « soit commuée en prison à perpétuité ». Il avait indiqué plus tôt qu’il ne lui appartenait pas « de qualifier le fonctionnement de la justice irakienne ».
Ces derniers rebondissements relancent le débat sur la question des djihadistes étrangers et de leur retour dans leur pays d’origine qui suscite un vif rejet dans l’opinion publique en Europe. De son côté, la France refuse la peine de mort et tout retour - et jugement - de ses ressortissants affiliés à l’EI.
Ce mercredi, Jean-Yves Le Drian a rappelé que seuls les enfants, s’ils sont orphelins ou si leur mère donne leur accord, étaient susceptibles d’être rapatriés. Saisi par plusieurs familles, le Défenseur des droits Jacques Toubon a estimé que la France devait faire cesser les « traitements inhumains » subis par les enfants de djihadistes dans les camps en Syrie. Il a donné un mois à l’exécutif pour qu'il fasse suite à ses « recommandations ». Depuis plusieurs mois déjà, les familles et des ONG alertent sur les conditions déplorables dans lesquelles ces enfants sont retenus en Syrie (malnutrition, manque de soins, absence de scolarisation, etc.).
C’est d’ailleurs la mission principale de l’organisation humanitaire EliseCare. Grâce aux dons récoltés, elle soigne les réfugiés et déplacés, notamment les enfants de Mossoul, abandonnés et livrés à eux-mêmes. Cette dernière explique que ce sont des « bombes à retardement » si l’on ne s’occupe pas d’eux. Sillonnant les routes à l’aide de cliniques mobiles, elle prodigue des soins réguliers aux populations et construit des cliniques fixes dans le but d’offrir un accès permanent aux soins pour les populations n’ayant pas la possibilité de regagner leur région d’origine.
Dans le même temps, alors que la ville de Lyon a été le théâtre d’un attentat au colis piégé vendredi 24 mai, le principal suspect, un Algérien de 24 ans, vient de reconnaitre avoir conçu l’explosif qui a fait 13 blessés légers. Pour l’heure, ses motivations restent encore très mystérieuses mais le matériel informatique saisi au cours des perquisitions a toutefois révélé « des recherches sur Internet relatives au djihad et à la fabrication d’engins explosifs ». Les enquêteurs tentent encore d’éclaircir les raisons de son acte.
Alors quel sort doit être réservé aux djihadistes français ? La justice française doit-elle se saisir de l’affaire ? Quelle est la responsabilité de la France dans le rapatriement des enfants de djihadistes français ?
Invités :
Mathieu Delahousse - Chef du service investigation de L’Obs
Jean-Dominique Merchet - Éditorialiste à L’Opinion, spécialiste des questions défense et diplomatie
Emmanuel Duparcq - Grand reporter à l’AFP
Michele BERNARD REQUIN, magistrate honoraire
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé