Une élection, des vainqueurs et des victimes...
C dans l'air- 1 h 5 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Comme attendu, le scrutin des élections européennes a été le théâtre d’un duel entre le Rassemblement national de Marine Le Pen et le parti du président de la République. Ce dimanche 26 mai, avec 23,31 %, c’est la liste RN menée par Jordan Bardella qui est arrivée en tête du scrutin. Elle devance ainsi la liste LREM-Modem, soutenue par Emmanuel Macron, qui récolte 22,41 % des voix, selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l’Intérieur. Les deux partis obtiendront le même nombre (23) de députés élus au Parlement européen après la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Si l’écart entre les deux listes est faible, cette victoire à un goût de revanche pour Marine Le Pen qui, lors de son discours hier soir, ne s’est pas privée de déclarer que le RN était « le premier parti de France ». Elle a également appelé « le président à tirer les conséquences » de ce qu’elle a nommé un « désaveu démocratique » et a réclamé « la dissolution de l’Assemblée nationale » ainsi que la mise en place de la proportionnelle. De son côté, le Premier ministre s’est dit déterminé à « poursuivre le projet du président et de la majorité ». Mais Edouard Philippe a également indiqué avoir compris le message des Français qui ont majoritairement voté pour le RN et ont aussi plébiscité la liste écologique de Yannick Jadot : « l’extrême droite consolide ses positions, et beaucoup de nos compatriotes ont l’impression que l’heure est aux solutions de repli, aux solutions extrêmes. Ce message est fort, et nous l’avons reçu cinq sur cinq. Comme nous avons reçu le message de nombreux Français sur l’urgence écologique. L’heure est donc à l’action, car les Français nous jugerons au final sur une seule chose : les résultats. Nous en avons obtenu en deux ans, mais incontestablement pas assez ».
Véritable surprise de ces élections européennes, la liste d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a obtenu 13,47 % des voix, devenant ainsi la troisième force politique du scrutin et le premier parti de gauche parmi les six listes proposées. « L’écologie est en train de devenir le centre de gravité politique européen. (…) Notre responsabilité est la construction d’une alternative afin de conquérir le pouvoir pour sortir la France du face-à-face entre le libéralisme et le populisme », a réagi Yannick Jadot ce lundi sur France Inter. A gauche, La France insoumise (6,31%) et l’Alliance Parti Socialiste-Place Publique (6,19%) n’ont pas réussi à fédérer et terminent respectivement en cinquième et sixième position au terme d’un scrutin dont le taux de participation s’est élevé à 50,4 %, en nette hausse par rapport aux précédentes échéances européennes.
Autre grand perdant de la soirée : le parti Les Républicains (LR), qui échoue à la quatrième place avec un score historiquement bas de 8,48 %. Et les réactions à droite ne sont pas fait attendre. Ce lundi, sur RTL, Valérie Pécresse a envoyé un message clair à Laurent Wauquiez indiquant qu’elle démissionnerait « à la place » du patron du parti. Un sujet qui sera, sans doute, au centre des discussions du bureau du parti prévu ce 27 mai à 18h.
A l’échelle européenne, on constate une montée des listes eurosceptiques et nationalistes au détriment des deux principales formations – le Parti populaire européen et les sociaux-démocrates – qui ont longtemps dominé l’hémicycle de Strasbourg. Ainsi, en Hongrie, le parti du Premier ministre populiste Viktor Orban a été plébiscité, tout comme son homologue italien Matteo Salvini et sa formation d’extrême-droite. Au Royaume-Uni, c’est le Brexit Party de Nigel Farage qui remporte l’élection haut la main. Et comme en France, les Verts ont créé la surprise dans plusieurs pays.
Quels enseignements tirer de ce scrutin ? Ces élections européennes sont-elles un succès pour les mouvements populistes ? Qui va succéder à Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne ?
Invités :
- Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
- Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de Marianne
- Brice Teinturier, directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé