Europe : les Anglais sortent... mais votent !
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Le Royaume-Uni a ouvert le bal. Ce jeudi 23 mai, trois jours avant les Français, les électeurs britanniques ont été appelés aux urnes pour élire leurs représentants au Parlement européen. Un scrutin qui s’inscrit dans un contexte particulier plombé par le Brexit qui a monopolisé les débats politiques outre-Manche depuis le référendum de juin 2016. Le pays devait quitter l’UE le 29 mars dernier mais la Première ministre, Theresa May, n’a pas obtenu le soutien des députés qui ont rejeté à trois reprises l’accord de sortie qu’elle avait conclu en novembre avec Bruxelles.
À nouveau face aux députés, ce mercredi Theresa May a défendu son plan comme le seul moyen de respecter la volonté des Britanniques. En l’adoptant, « nous pouvons mettre fin à des mois – des années – de disputes et de divisions de plus en plus amères qui ont à la fois polarisé et paralysé notre politique », a-t-elle insisté. Mais ce plan de « la dernière chance » n’a convaincu ni sa majorité ni l’opposition. Pire, Theresay May a dû enregistrer la démission, dans la soirée, d’Andrea Leadsom, ministre des relations avec le Parlement et très pro-Brexit. Au fil des mois, Theresa May a vu ainsi partir une trentaine de ses ministres. Selon de nombreux observateurs et médias, la Première ministre britannique devrait annoncer sa démission vendredi.
En attendant, faute d’être sorti de l’UE dans les temps, le Royaume-Uni est contraint d’organiser les élections européennes, même si au final les députés britanniques pourraient ne siéger que quelques semaines au Parlement européen si le Brexit devenait effectif. Et dans cette campagne insolite, c’est le Parti du Brexit, de l’eurosceptique Nigel Farage, réclamant une sortie de l’UE immédiate et sans accord qui arrive en tête des intentions de votes, avec 37 %, d’après un sondage publié mercredi par l’Institut YouGov. Le Parti du Brexit, créé en février, est suivi des Libéraux-démocrates (19 %) et du Labour (13 %). Le Parti conservateur, lui, est relégué à la cinquième position avec seulement 7 %.
Les incertitudes sur le calendrier de sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne et la faiblesse de la livre sterling ont également des conséquences directes sur certaines entreprises : les autorités britanniques ont annoncé, hier, la faillite du sidérurgiste British Steel. Un redressement judiciaire qui inquiète aussi en France puisque British Steel est l’actionnaire de l’aciérie d’Ascoval (Nord) et l’usine British Steel France Rail d’Hayange (Moselle). Ce sont près de 800 emplois qui sont menacés, sans compter les intermédiaires et sous-traitants.
Dans l’Hexagone, le succès du Brexit fait rêver certains candidats eurosceptiques aux élections européennes comme François Asselineau (UPR) et Florian Philippot (Les Patriotes) qui ne parviennent pas à dépasser les 1 %, selon une enquête Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France publiée ce 23 mai.
Les populistes et Nigel Farage vont-ils remporter leur pari aux élections européennes ? La vague Brexit peut-elle gagner l’Hexagone ? Les usines françaises ont-elles à craindre de l’incertitude régnant autour du calendrier britannique ?
Invités :
• François Clémenceau, rédacteur en chef au Journal du dimanche en charge de l’actualité internationale.
• Philip Turle, journaliste britannique et chroniqueur international à France 24.
• Sophie Fay, Grand reporter à l’Obs.
• Patrick Martin-Genier, enseignant en droit public spécialiste des affaires européennes.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé