Impôts : des baisses pour tous... avec quel argent ?

C dans l'air

Emmanuel Macron l’a confirmé dans sa conférence de presse de sortie du grand débat national, l’impôt sur le revenu va être baissé pour les ménages et en particulier les classes moyennes. Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, dans une interview accordée mardi au journal Le Parisien-Aujourd’hui en France, a chiffré cette baisse à « en moyenne, environ 300 euros par foyer et par an ». Et ce seront « au total plus de 95 % des contribuables qui paieront moins d’impôts » dès l’an prochain, a également précisé le ministre.   Le coût de cette baisse d’impôts pour les ménages est estimé à 5 milliards d’euros par an. La question de son financement s’est donc rapidement posée. Le gouvernement a évoqué comme principale piste la suppression (ou la réduction) de certaines niches fiscales. Les niches fiscales à destination des particuliers, comme celle sur l’emploi à domicile, ne devraient pas être touchées. Le coup de rabot portera donc sur les niches fiscales accordées aux entreprises. Le CICE, pérennisé cette année en allègement de charges, et le crédit d’impôt recherche (CIR) seront conservés. Le gouvernement devrait donc s’attaquer à des niches fiscales au spectre moins large, comme celles de la culture, de l’innovation ou du capital-risque, si l’on se fie aux déclarations de la députée LREM Olivia Grégoire au JDD.   La porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée a, dans la même interview, fixé un objectif d’économies à 1,5 milliard d’euros par an grâce aux suppressions de niches fiscales. On est encore loin des 5 milliards d’euros permettant de compenser la baisse de l’impôt sur le revenu. Des économies de dépenses publiques ont donc aussi été évoquées par le gouvernement. Et cette solution inquiète les fonctionnaires, mobilisés ce jeudi contre le projet de réforme de la fonction publique.   Comment le gouvernement va-t-il réussir à financer cette baisse d’impôt générale ? Un coup de rabot sur les niches fiscales est-il risqué pour certains secteurs de notre économie ? Est-il possible de réduire la dépense publique sans altérer la qualité du service public ?     Invités :   • Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des « Échos ».   • Mathieu Plane, économiste à l’OFCE.   • François Ecalle, ancien rapporteur général de la Cour des Comptes et Président de « Fipeco.fr ».   • Sophie Fay, grand reporter pour « L’Obs ».