Macron : L'acte II
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Macron a livré hier devant la presse ses réponses au grand débat, pour tenter d'éteindre la crise des gilets jaunes et relancer son quinquennat.
Emmanuel Macron était attendu au tournant. Après des heures de grand débat, le président de la République a rendu jeudi soir ses conclusions lors d’une conférence de presse à l’Elysée. Pour cet exercice qu’il effectuait pour la première fois depuis le début de son quinquennat, le chef de l’Etat avait choisi d’être assis derrière un bureau blanc, renouant ainsi avec le décor et les attitudes de Charles de Gaulle ou de François Mitterrand.
Un changement sur la forme donc, mais qu’en est-il sur le fond ? Si Emmanuel Macron a salué les « justes revendications » portées par les « gilets jaunes » depuis des mois, pas question en revanche d’ouvrir grande la porte et d’être l’homme de la démocratie participative permanente. Ni le RIC (référendum d’initiative citoyenne) ni la reconnaissance du vote blanc, réclamés par les « gilets jaunes », n’ont donc été retenus par le chef de l’Etat à l’issue du grand débat. Néanmoins, il a dit vouloir « aller plus loin sur le référendum d’initiative partagé en simplifiant les règles ». Par ailleurs, il a évoqué la mise en place d’une part significative (20 %) de proportionnelle aux élections législatives, une baisse du nombre de parlementaires (autour de 25 %) et une limitation du nombre de mandats dans le temps.
Sur le pouvoir d’achat, le chef de l’Etat a confirmé des baisses d’impôt pour les classes moyennes à hauteur de 5 milliards d’euros ainsi que la répétition « cette année » de la prime exceptionnelle défiscalisée que peuvent verser les entreprises depuis la loi de décembre. Il a aussi garanti aux mères isolées l’aide des caisses d’allocations familiales pour « aller prélever directement chez l’ex-conjoint « les pensions alimentaires non versées ». Conscient de s’être mis à ados en moins de deux ans une grande partie des séniors, Emmanuel Macron a annoncé que les retraites « de moins de 2000 euros » seront réindexées à l’inflation à partir de 2020, et qu’il n’y aura plus de « sous-désindexation » à partir de 2021. Enfin, il a dit vouloir que dans le futur système de retraites par points, sur lequel travaille actuellement le gouvernement, la retraite minimale d’une carrière complète soit « au minimum » de 1000 euros.
Désireux de mettre en œuvre une République plus proche des citoyens, Emmanuel Macron a annoncé la création dans chaque canton d’ici la fin de son quinquennat d’une maison « France Services », qui regroupera divers services publics (La Poste, caisse d’allocations familiales, Assurance-maladie, Pôle emploi…) dans un même lieu, pour combattre la désertion des zones périphériques. Il a également promis qu’il n’y aurait plus de fermeture d’hôpitaux et d’écoles, et a fait une annonce : pas plus de 24 élèves dans les classes de la grande section de maternelle au CE1.
Pendant un peu plus de deux heures, le chef de l'Etat a donc esquissé les grandes lignes de son action pour les trois années de mandat à venir - plus de démocratie participative mais pas trop, moins d’impôts, des services publics plus proches et un mantra « travailler plus » - tout en martelant qu’il n'entendait en aucun cas changer de cap. « Les transformations en cours ne doivent pas être arrêtées, car elles répondent profondément à l'inspiration de nos concitoyens», a- a-t-il notamment déclaré, suscitant une avalanche de critiques de la part de l’opposition qui lui donne rendez-vous dans les urnes pour les élections européennes le 26 mai. Mais aussi des gilets jaunes qui appellent à de nouvelles manifestations.
Alors que retenir de l’intervention du chef de l’Etat ? Emmanuel Macron, malgré les critiques des gilets jaunes et de l'opposition, a -t-il réussi son pari ? A-t-il répondu aux attentes des Français ?
Invités :
• Raphaëlle Bacque, Grand reporter au « Monde »
• Brice Teinturier, Directeur Général délégué de l’institut de sondages Ipsos.
• Dominique Seux, Directeur délégué de la rédaction des « Echos »
• Fréderic Says, Journaliste « France Culture »
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé