Élections européennes : Le Pen vire en tête
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À quasiment un mois du scrutin, la campagne des européennes peine singulièrement à prendre son élan. Il faut dire que depuis des semaines les sujets nationaux semblent détourner l’attention d’une élection qui traditionnellement est marquée par un fort taux d’abstention : mobilisations des Gilets jaunes, incendie de Notre-Dame, conclusions interminables du grand débat…
Dans ce contexte, la tête de liste LREM Nathalie Loiseau a dû annuler son meeting de Marseille et reporter la présentation de son programme au 9 mai prochain. L’ex-ministre des Affaires européennes s’apprête ce jeudi à reprendre la route pour tenter d’insuffler un nouveau souffle à sa campagne déstabilisée par la polémique sur sa présence sur une liste étudiante d'extrême droite. Et ce alors que dans un sondage OpinionWay pour « Les Échos » publié ce jeudi, le Rassemblement national de Marine Le Pen vire en tête des intentions de vote (24 %), devant la liste LREM (21 %).
À droite, les Républicains ont également dû s’adapter à l’actualité nationale. Laurent Wauquiez et la tête de liste, François-Xavier Bellamy ont annulé leur grand meeting de lancement de campagne à Nîmes prévu initialement le lendemain de l’incendie de la cathédrale. Et c’est à Caen ce mardi qu’ils se sont lancés officiellement dans la bataille des européennes, en présence du président du Sénat, Gérard Larcher et de nombreux poids lourds du parti rassurés par les dernières enquêtes. Car si beaucoup n'avaient pas caché leur scepticisme, en janvier, devant le choix d’un jeune philosophe versaillais, proche de la Manif pour tous. Trois mois plus tard, les intentions de vote sont passées de 8 % à 15 % d’après une enquête IFOP. Le parti Les Républicains est désormais troisième dans les sondages.
Toujours selon l’IFOP, avec 9 % des intentions de vote, la liste menée par Manon Aubry se placerait en quatrième position, devant Europe-Écologie-Les Verts (8,5 %). Le parti de Jean-Luc Mélenchon qui a fait face la semaine dernière à des remous en interne et était tombé à 7 %, retrouve donc des couleurs dans les enquêtes et appelle à créer une « fédération populaire » pour rassembler la gauche autour de son programme après le scrutin. Reste à savoir qui sera en position de force le 26 mai à la sortie des urnes.
Invités :
• Brice Teinturier, directeur délégué de l’institut de sondages IPSOS.
• Dominique Reynié, politologue et directeur général de la Fondapol.
• Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de « Marianne ».
• Jean Garrigues, journaliste au Monde, spécialiste de l'énergie.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé