Brexit : l'Europe se divise, l'Angleterre s'enlise
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Les uns souhaitaient un report court avant l’installation du nouveau Parlement européen le 30 juin prochain. Les autres un report long, jusqu’au début de l’année prochaine ou mars 2020. Finalement ce sera un « report flexible » jusqu’au 31 octobre 2019 maximum, ont tranché après une longue soirée de négociations les 27 chefs d’État et de gouvernement européens, ainsi que la Première ministre Theresa May, réunis mercredi à Bruxelles. Partisan d’un report beaucoup plus court, Emmanuel Macron, qui s’est trouvé isolé lors de ce Conseil extraordinaire, a finalement déclaré qu’il s’agissait du « meilleur compromis possible » car il préserve l’« unité des 27 ».
Reste que la situation demeure très incertaine et, à Londres, ce nouveau report de six mois n'est pas de l'avis des Brexiters et des médias anglais qui y voient une « humiliation » ou un « cauchemar d’Halloween ». Et pour cause : en contrepartie de cette extension, Theresa May a concédé plusieurs engagements, parmi lesquels la tenue d'élections européennes, le 23 mai, si le Royaume-Uni ne parvient pas à quitter l'UE avant cette date. La Première ministre espère toujours qu'elle parviendra à convaincre les députés britanniques de valider l'accord qu'elle a longuement négocié avec Bruxelles.
Ainsi, la sortie de l'UE serait effective le 22 mai, rendant caduque la nécessité d'appeler les citoyens à élire leurs représentants à Strasbourg. Mais alors que les négociations patinent avec le Labour, le parti d'opposition, tout porte à croire que les Britanniques devront se rendre aux urnes. Et certains s’y préparent déjà. Ainsi le député britannique eurosceptique Nigel Farage, ancien patron des indépendantistes UKIP, vient de lancer un nouveau parti baptisé « Brexit Party » avec ce scrutin dans le viseur. Objectif des Brexiters : se faire élire aux élections européennes si elles ont lieu au Royaume-Uni pour siéger au Parlement européen et saboter, de l'intérieur, son travail.
Une situation qui a fait sortir Dominique Strauss-Kahn de son silence. Dans une tribune, publiée jeudi par Les Echos, l’ancien directeur général du FMI dit regretter le Brexit mais estime qu’il doit avoir lieu le plus vite possible, quel qu’en soit le coût. Car « ce coût n'est rien comparé à celui des tergiversations que nous voyons se dessiner » écrit l’ancien ministre socialiste. Aujourd’hui « les masques tombent » : les Britanniques « sont plus europhobes que Brexiters, ils cherchent à nuire à l’Union plus qu’à servir leur pays, ils veulent continuer ce qu’ils ont toujours fait ».
Invités :
- Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman et de l’ILERI
- François Clémenceau, rédacteur en chef international au Journal du Dimanche
- Jon Henley, correspondant du quotidien britannique The Guardian à Paris
- Marie-Claire Considère-Charon, professeur émérite de l’université de Franche-Comté
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé