Violences : le gouvernement durcit le ton
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Quatre mois après le début des manifestations et au moment où s’achève le grand débat national, l’acte XVIII des Gilets jaunes met de nouveau l’exécutif sous pression. La manifestation de ce samedi a été marquée par un regain de violences sur les Champs-Elysées, à Paris, où pendant plusieurs heures des milliers de manifestants et de casseurs ont affronté les forces de l’ordre, saccagé des dizaines de commerces, enflammé des banques, des kiosques et des barricades.
Face à ce puissant regain de tensions, Emmanuel Macron a écourté ses vacances dans une station de ski des Hautes-Pyrénées et s’est rendu sur les lieux pour constater le saccage de la plus belle avenue du monde. « Sur les Champs-Elysées, ce qu’il s’est passé, ça ne s’appelle plus une manifestation. Ce sont des gens qui veulent détruire la République et tout avec elle. Tous ceux qui étaient là se sont rendus complices de ça », a réagi le chef de l’Etat avant de promettre des « décisions fortes et complémentaires » afin que ces violences « n’adviennent plus ».
Oui, mais lesquelles ? « Que font la police et son ministre ? », s’époumone l’opposition, qui s’interroge depuis samedi sur « le laxisme sécuritaire » voire le laisser-faire de l’exécutif face aux « casseurs professionnels » qui ont saccagé une partie des Champs-Elysées. Sous le feu des critiques de la droite et de la gauche, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner voit également les jugements sévères se multiplier au sein de la majorité.
Dans ce contexte, Matignon a décidé de reprendre la main. Ce lundi, le Premier ministre s’est rendu à l’Elysée pour faire « ses propositions d'adaptation au président de la République » afin « de renforcer la doctrine et de s'assurer à tout moment de la fermeté de son exécution ». Car l'heure est aux comptes et Matignon l'avoue : il y a eu des « dysfonctionnements » du dispositif de sécurité face à une flambée de violence qui renvoie à un niveau de tension connu en décembre, avec le saccage de l'Arc de Triomphe.
Pour plusieurs syndicats de police, la solution passe désormais par une réponse plus musclée. « Il faut assumer d'aller au contact et peut-être d'avoir des blessés. En face de nous, ce ne sont pas des enfants de chœur », a ainsi déclaré son secrétaire général adjoint d’Alliance, Frédéric Lagache. D’autres se prononcent en faveur d’une interdiction encadrée des manifestations. Le syndicat des commissaires de police réclame lui une « solution politique » et non sécuritaire. « Ce ne sera ni à la police, ni à la gendarmerie de régler la crise des Gilets jaunes », souligne David Le Bars, le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale.
Alors que va décider l’exécutif ? Quels ont été les « dysfonctionnements » du dispositif de sécurité ? Qui sont ces casseurs ? Se dirige-t-on vers une interdiction de manifester sur les Champs-Elysées ? Faut-il modifier la doctrine du maintien de l’ordre en France ? Quelles réponses le gouvernement doit-il apporter ?
Invités :
- Yves Thréard, éditorialiste et directeur adjoint de la rédaction du Figaro
- Nicolas Chapuis, journaliste police-Justice au Monde
- Christophe Rouget, secrétaire général adjoint du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT)
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de Marianne
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé