Retraites : à quoi joue le gouvernement ?
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Et si l’âge de départ à la retraite passait bientôt à 65 ans ? C'est en tout cas l’idée qui a été lancée à la surprise générale par la ministre des Solidarités et de la Santé ce dimanche 17 mars. Invitée du « Grand Jury » RTL-Le Figaro-LCI, Agnès Buzyn a ainsi proposé « à titre personnel » de discuter d'« un allongement de la durée de travail » avec les partenaires sociaux dans le cadre de la réforme des retraites qui doit être dévoilée cette année. « La durée de vie augmente d'année en année, elle augmente moins vite ces dernières années mais elle a considérablement augmenté ». « Est-ce que, alors que le nombre d'actifs diminue, nous allons pouvoir maintenir sur les actifs le poids des retraites qui vont augmenter en nombre et en durée ? Nous savons que cet équilibre-là va être de plus en plus difficile à tenir », a déclaré la ministre.
« Très surpris » par ces propos qui évoquent un scénario exclu par Emmanuel Macron durant sa campagne, le haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye a estimé que le débat doit avoir lieu « en toute transparence et non pas au travers d'une déclaration ou d'une émission ». Mais pour les syndicats, les « masques tombent » au sein du gouvernement. « L’urgent n'est pas tellement de reculer l'âge de la retraite, l'urgent est de faire en sorte que les politiques économiques assurent un emploi à temps plein dès l'entrée dans la vie active et jusqu'à l'âge légal de départ (…) Si on arrivait à cela déjà, l'équilibre économique des régimes de retraite serait fortement facilité », a réagit le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, qui rappelle que l'âge moyen du départ à la retraite (hors départ anticipé) est aujourd'hui de 63,3 ans. De son côté, le secrétaire national de la CFDT Frédéric Sève a estimé que « la ministre est hors sujet », les précédentes réformes ayant « déjà programmé une hausse de la durée d'activité qui suffit à tenir les régimes à l'équilibre à l'horizon 2030-2040 ».
Aujourd’hui, les retraités sont 13 millions dans le pays. Ils représentent presque un quart de la population. Mais si leur nombre a été multiplié par cinq en presque 50 ans, ils sont désormais de plus en plus inquiets pour leur pouvoir d’achat. Et ce alors que la pauvreté augmente chez les séniors. D’après une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), près d'un million et demi de Français, âgés de 53 à 69 ans, ne perçoivent ni revenu d'activités, ni pension de retraite et plus de 466 000 vivent sous le seuil de pauvreté.
D’autre part, la France figure actuellement parmi les pays européens où l’âge de départ est le plus bas, avec la Suède et la Norvège. La tendance dans l’Union est à l’augmentation progressive à 65 ou 67 ans même si certains Etats membres ont récemment opté pour un abaissement. Ainsi, l’Italie a décidé de permettre à ceux qui cumulent 38 années de cotisation de partir non plus à 67 ans mais à 62 ans.
Alors faudra-t-il travailler plus longtemps avant de pouvoir prendre sa retraite ? Quel est l’âge de départ de nos voisins ? Quelle est la situation des seniors dans notre pays ? Y a-t-il une paupérisation des retraités français ?
Invités :
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Echos
- Françoise Fressiz, journaliste et éditorialiste Le Monde
- Fanny Guinochet, journaliste en charge des questions économiques et sociales à L’Opinion
- Éric Heyer, économiste OFCE
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé