Aéroports à vendre... la bonne affaire ?
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C’est une des mesures phares de la loi Pacte et assurément celle qui fait le plus polémique. Le gouvernement a prévu de vendre les participations de l’État français dans plusieurs entreprises : Engie, la FDJ et ADP (Aéroports de Paris). Et c’est cette dernière qui pose problème. Adopté une première fois, sans trop de bruits, par l’Assemblée nationale, l’article de la loi a ensuite été retoqué par les sénateurs puis réintroduit par les députés de la majorité. La loi Pacte doit être votée en seconde lecture par les députés ce vendredi 15 mars et le gouvernement a toujours autant de mal à faire face aux critiques. Si cette mesure fait tant polémique, c’est à la fois par l’ampleur de l’enjeu financier que par la nature même de l’entreprise.
L’État est actuellement propriétaire de 50,6% des actions d’ADP et cette participation est estimée à 9,7 milliards d’euros. Le problème, c’est que l’État se séparerait d’une entreprise très rentable depuis plusieurs années. En 2018, son chiffre d’affaires était de 4,47 milliards d’euros pour des bénéfices de 610 millions d’euros, soit une hausse de 6,9% par rapport à 2017. Et ces bénéfices ont généré l’an dernier près de 175 milliards d’euros de dividendes pour l’État… On reproche donc à l’État de faire une erreur stratégique, de vendre les bijoux de famille ou encore de se passer d’une véritable poule aux œufs d’or.
Mais selon Edouard Philippe, le fonctionnement du groupe public Aéroports de Paris (ADP) est « largement perfectible », laissant ainsi entendre que l’État n’était pas le meilleur actionnaire possible. Même son de cloche pour le ministre de l’Économie Bruno le Maire, pour qui « l’État n’a pas vocation à diriger des entreprises concurrentielles à la place d’actionnaires qui ont les compétences et les savoir-faire pour le faire mieux que lui ». Le ministre refuse aussi l’idée d’une privatisation ou d’un État qui vendrai les « bijoux de familles » car la cession des parts de l’État dans ADP » serait accordée à une entreprise privée pour 70 ans avant de revenir à l’État.
De plus, dans l’opposition, certains députés comme François Ruffin soupçonnent le gouvernement de vouloir ainsi faire un cadeau à Vinci, qui détient déjà 8% des parts d’ADP. Et le cas de Vinci est d’autant plus polémique que la privatisation des autoroutes, décidée en 2005, est souvent présentée comme une erreur stratégique. Plus récemment, une autre privatisation s’est soldée par un échec : celle de l’aéroport de Toulouse…
Cette mesure suscite donc son lot de questions. La privatisation des aéroports de Paris de huit à dix milliards d'euros est-elle « un scandale » ou « une folie », comme le disent la droite et la gauche ? Les aéroports peuvent-ils être considérés comme des entreprises les autres ? Le gouvernement fait-il une erreur stratégique à l’approche des européennes ?
Invités :
- Christophe Barbier, éditorialiste à L’Express
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Echos
- Mathieu Plane, directeur adjoint au Département analyse et prévision de l’OFCE
- Emmanuelle Ducros, journaliste économique, spécialiste des transports à l’Opinion
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé