Macron : le pari de l'autorité
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Trois mois et demi après leur première journée de mobilisation, les Gilets jaunes se sont retrouvés ce samedi pour l’acte XVI. L’exécutif a, quant à lui, revendiqué mercredi 27 février sa fermeté face aux violences. Depuis le début du mouvement, les manifestations pour exiger une meilleure justice fiscale et sociale ont été semées de violences ; faisant plus de 3 000 blessés, dont 2 000 manifestants et 1 300 forces de l’ordre.
Face à la gravité des blessures de manifestants, le Conseil de l’Europe a pointé du doigt l’utilisation par la police des lanceurs LBD. Il a appelé, mardi 26 février, à « suspendre » son usage afin de « mieux respecter les droits de l’Homme ». Ce qu’a refusé Emmanuel Macron, qui rejette la faute sur les casseurs. « Je ne laisserai pas les forces de l'ordre sans aucun moyen face à des gens qui arrivent aujourd'hui armés et avec les pires intentions », a affirmé le chef de l'État.
La veille, il n’a pas hésité à faire le lien entre manifestants et casseurs en déclarant que « lorsqu’on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire ». Et a exprimé son rejet de ce qu’il qualifie de « démocratie de l’émeute ». Une petite phrase qui a déclenché une avalanche de critiques dans l’opposition. Jacline Mouraud, l’une des figures des Gilets jaunes, a estimé que « criminaliser les manifestants sincères [était] un appel à la violence du président et du gouvernement ». « Des complices du pire, j’en connais d’autres : Macron, Castaner, Nuñez… qui ordonnent de tirer au LBD sur des Gilets jaunes qui seront éborgnés […] », a accusé sur Twitter Esther Benbassa, sénatrice EELV. Benoît Hamon (Générations) et Éric Coquerel (LFI) ont, quant à eux, critiqué une remise en cause du « droit fondamental à manifester » ; évoquant la loi anticasseurs, en pleine discussion au parlement, qui permet notamment aux préfets d'interdire à des personnes suspectées de violences de venir manifester.
Depuis des semaines, les rumeurs de remaniement ne cessent de bruisser dans les coulisses du pouvoir. Un remaniement qui pourrait intervenir fin mars ou début avril afin de permettre aux candidats éventuels aux élections européennes, et peut-être municipales, de se déclarer. L’avenir du Premier ministre Édouard Philippe, fragilisé par le mouvement des Gilets jaunes, est au cœur des discussions, et l’on spécule sur son possible départ. Lui a cependant très envie de rester à Matignon, comme il le confie au magazine l’Obs.
Alors que les derniers sondages pour les élections européennes placent la liste du Rassemblement national au coude-à-coude avec celle de La République en marche, la présidente du RN Marine Le Pen a profité du Salon de l’agriculture pour faire résonner son couplet anti-immigré. Marine Le Pen est dernière de la liste de son parti pour le scrutin européen du 26 mai mais c’est elle qui mène la campagne. En tête de liste, elle a placé le jeune Jordan Bardella, 23 ans, qui était du déplacement aussi mais qui n’a pas beaucoup parlé.
Peut-on parler d’une démocratie de l’émeute ? Va-t-il y avoir un remaniement du gouvernement à l’approche des élections européennes ? Que disent les sondages du scrutin à venir ?
Invités :
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Cécile Cornudet, éditorialiste politique aux Échos
- Jean Garrigues, historien de la vie politique
- Bernard Sananès, politologue et président de l’institut de sondages Elabe
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé