Bouteflika candidat... Paris dans l'embarras
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C’est désormais officiel. Abdelaziz Bouteflika a confirmé sa candidature à un cinquième mandat de président, malgré une contestation inédite depuis son arrivée au pouvoir il y a vingt ans. Dans un texte transmis et lu hier soir à la télévision nationale, le chef de l’État algérien, invisible depuis son accident cardio-vasculaire en 2013, a promis, s’il était élu le 18 avril prochain, de ne pas aller au bout de son mandat et l’organisation d’« une élection présidentielle anticipée » à laquelle il ne participerait pas.
« Mascarade » lui répondent les Algériens qui ont exprimé une nouvelle fois cette nuit dans la rue leur refus d’un cinquième mandat. Depuis les premières manifestations le 22 février dernier, la contestation n’a cessé d’enfler dans le pays où ce week-end des manifestations monstres ont rassemblé à Alger et dans les principales villes des dizaines de milliers d'hommes et femmes de tous âges. Une colère pacifique qui s’est exprimée de manière forte chez les plus jeunes qui n’ont bien souvent connu que lui et rêve de changement. En première ligne dans cette contestation, les étudiants ont paralysé hier les universités du pays pour le deuxième dimanche consécutif et un appel à la grève général a été lancé ce lundi dans la plus grande faculté d’Algérie, celle de Bab Ezzouar qui accueille habituellement près de 40 000 étudiants.
C’est d’ailleurs à eux que le chef de l’État algérien, actuellement hospitalisé en Suisse, s’est particulièrement adressé dans sa lettre leur promettant un « changement de système » à l’issue d’une conférence nationale chargée de préparer « des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales ».
Des promesses qui ne semblent pas suffisantes à ce jour pour calmer la protestation. Un vent de contestation continue de souffler en Algérie, suivi de près en France par l’exécutif, inquiet des conséquences qu’aurait une déstabilisation du pays. Depuis la fin de la guerre et l'indépendance en 1962, les deux pays entretiennent des relations à la fois complexes et proches. La communauté algérienne est très présente dans l'Hexagone et de nombreux ressortissants français résident en Algérie. En tout, plusieurs centaines de milliers de binationaux vivent sur l'une ou l'autre des deux rives de la Méditerranée. D’autre part, les liens économiques, diplomatiques et sécuritaires sont très forts entre les deux pays, notamment en matière de lutte contre le terrorisme.
Alors jusqu’où peut aller la mobilisation contre le système Bouteflika ? Quelles sont aujourd’hui les attentes de la population algérienne ? Où va l’Algérie ?
Invités :
François Clemenceau - Rédacteur en chef international au Journal du Dimanche
Eric Fottorino - Directeur de l’hebdomadaire Le 1
Benjamin Stora - Historien, spécialiste de l’Algérie
Meriem Amella - Journaliste franco-algérienne à France 24
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé