Brexit : tic-tac, tic-tac... et un nouveau référendum ?
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Alors que la Première ministre Theresa May est toujours engluée dans son accord sur le Brexit, le parti travailliste, principal parti d'opposition, parle pour la première fois d’un nouveau référendum sur la sortie de l’UE. Hier soir, son leader Jeremy Corbyn a estimé que si la situation reste en l’état alors il faudra un deuxième référendum que les travaillistes proposeront au Parlement afin d’éviter le Brexit « destructeur » des conservateurs. « La Première ministre joue la montre, dangereusement, pour contraindre les députés à choisir entre son accord bâclé et un ‘no deal’ désastreux », a déclaré le patron des travaillistes, avant de prévenir : « Nous ne pouvons pas l'accepter, et nous ne le ferons pas ».
Voilà qui vient ajouter de l'incertitude dans la crise politique que traverse le Royaume-Uni. Depuis le rejet massif de l’accord de divorce par les députés britanniques, le 15 janvier dernier, la Première ministre britannique tente de renégocier avec Bruxelles une nouvelle version du texte qui serait susceptible de rallier une majorité parlementaire. Sans succès jusqu’à présent.
Alors les Britanniques vont-ils retourner aux urnes pour sortir de l’impasse ? Un second référendum a-t-il une chance d’être adopté par le Parlement britannique ? Difficile d’y répondre pour l’instant. En revanche, ce qui semble se dessiner c’est un report du Brexit envisagé sérieusement à Bruxelles mais aussi à Londres.
Trois secrétaires d'État, Richard Harrington (Industrie) Margot James (Digitalà et Claire Perry (Energie) ont écrit une tribune dans le quotidien Daily Mail pour « implorer » la cheffe du gouvernement d'étendre l'article 50 du Traité de l'UE, qui régit le départ d'un Etat membre, si aucun accord n'est adopté par le Parlement dans les temps, afin d'éviter une sortie brutale de l'UE le 29 mars prochain. Faute d'un tel engagement, ils menacent de démissionner « pour empêcher un désastre ». Selon le tabloïd, 23 « dissidents » du parti se seraient réunis en secret hier soir pour définir leur stratégie et 15 membres du gouvernement seraient prêts à démissionner pour empêcher un « no deal ».
Jusqu’ici Theresa May a toujours rejeté l'idée d'un tel report. Mais ce mardi elle a annoncé aux députés qu’elle leur laisserait le choix de reporter la date du Brexit pour « une période courte » qui ne pourrait aller au-delà de juin. Elle a précisé qu’elle présentera avant le 12 mars un nouveau texte aux parlementaires britanniques. En cas de rejet, elle demandera aux députés le 13 mars s’ils veulent sortir de l’UE sans accord. S’ils refusent, alors elle présentera une motion le 14 mars demandant « si le Parlement veut une extension courte et limitée de l’article 50 ».
D’ici là la tension monte et l’inquiétude est croissante outre-Manche dans la classe politique mais aussi chez les particuliers et dans les milieux d'affaires. Un tiers des patrons britanniques songeraient à délocaliser leur entreprise ou ont déjà commencé à le faire.
Invités :
- Philippe Dessertine, économiste, directeur de l’Institut de haute finance.
- Patrick Martin-Genier, politologue, spécialiste des affaires européennes.
- Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).
- Agnès-Catherine Poirier, correspondante du journal Marianne à Londres.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé