Fabien Clain : la mort du Français de Daech ?
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Il était l’objectif numéro un des services de renseignement français et l’une des cibles prioritaires des bombardements de la coalition internationale engagée dans la guerre en Syrie. Fabien Clain, le djihadiste français qui avait revendiqué les attentats du 13-Novembre, aurait été tué en milieu de semaine par une frappe aérienne à Baghouz, dernière bastion de Daesh qui est seulement d'un demi-kilomètre carré dans le nord-est de la Syrie. Son frère Jean-Michel aurait été grièvement blessé.
C’est ce qu’ont indiqué plusieurs médias depuis hier mais plusieurs questions demeurent encore, dont celle de l’identification du corps, a rappelé hier la ministre des Armées. Sur son compte Twitter Florence Parly a ainsi publié deux messages qualifiant la mort de Fabien Clain de « possible » mais « pas confirmée ». Pour cela un prélèvement ADN est une possibilité mais il faut que les conditions sur le terrain le permettent.
En attendant l’éventuelle confirmation du décès de Fabien Clain, le parcours de ce Toulousain demeure emblématique d’une génération de djihadistes qui a commencé à faire ses classes dans la galaxie terroriste au début des années 2000 avant de rejoindre les rangs de l’État islamique en 2015. Devenu depuis un pilier de la propagande francophone de l’organisation EI, il était considéré comme le Français parmi les plus élevés dans la hiérarchie du groupe. Son décès, s’il était confirmé, coïnciderait avec la fin prochaine du Califat autoproclamé. Une période complexe où se pose la question du sort des centaines de prisonniers étrangers aux mains des forces arabo-kurdes qui combattent Daesh, avec le soutien de soldats américains, français et britanniques.
Ces prisonniers ont des profils divers, certains ont été combattants dans les rangs de l’EI, d’autres sont des épouses. Il y a également beaucoup d’enfants. Que faire de ces prisonniers ? L’administration Trump veut que les Européens recueillent et jugent les 800 membres de Daesh détenus par les Kurdes mais la question suscite de vifs débats dans les pays concernés. Le Royaume-Uni vient de déchoir de sa nationalité, pour l’empêcher de revenir, une jeune fille de 19 ans partie rejoindre Daesh, une méthode très critiquée dans le pays. Les États-Unis ont eux-aussi empêché le retour d’une autre jeune femme, pourtant détentrice d’un passeport américain. La France applique le cas par cas, et promet justice et prison pour celles et ceux qui ont violé la loi en rejoignant un groupe terroriste. Mais cela ne résout pas le problème à plus long terme de leur réinsertion dans la société, et en particulier celui des enfants. Selon la ministre des Armées « à peu près 75 % » des Français détenus par les Kurdes Syriens « seraient des enfants de moins de 7 ans ».
Alors qui était Fabien Clain, voix française de l’organisation État islamique ? La reprise du dernier bastion de Daesh n’est-elle plus qu’une question de jours ? Que faire maintenant des djihadistes – et de leurs familles – partis combattre en Syrie et en Irak ?
Invités :
Wassim Nasr - Journaliste à France 24, spécialiste des réseaux djihadistes
Frédéric Encel - Géopolitologue, Professeur de relations internationales
Hugo Micheron - Chercheur à l’Ecole normale supérieure, spécialiste du djihadisme.
Michèle Bernard-Requin - Magistrate honoraire
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé