Élysée / Sénat : la rupture ?
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Après la publication, mercredi 20 février, du rapport de la Commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla, les réactions au sein de la classe politique ne se sont pas fait attendre. Laurent Wauquiez, président des Républicains, estime ainsi que les conclusions de ce rapport sont accablantes. « Cette commission montre qu’il s’agit d’une affaire d’État ». Un constat que partage Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, dans un communiqué : « Faux témoignages, parjures, port d’armes, conflits d’intérêts, fébrilité de l’exécutif, absence de sanctions… Le rapport de la Commission d’enquête du Sénat est accablant. La totale impunité dont Benalla et ses compères ont bénéficié est démontrée. Nous sommes face à un gigantesque scandale d’État. »
Du côté du gouvernement, le Premier ministre Édouard Philippe a, quant à lui, vivement critiqué ce matin le rapport présenté la veille par la Commission d’enquête du Sénat, jugeant « incompréhensibles et souvent injustes » les « recommandations ou formulations » de cette dernière. Hier, c'est le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qui a déclaré que l’Élysée aurait « l’occasion d’apporter des réponses factuelles sur manifestement beaucoup de contre-vérités qui se trouvent présentes dans le rapport sénatorial », précisant ensuite que cela sera fait « rapidement ». Après six mois d’enquête et l’audition de 48 personnes, la mission d’information du Sénat ouverte le 23 juillet après les révélations des agissements d’Alexandre Benalla et de Vincent Crase lors de la manifestation du 1er Mai a conclu hier à des « dysfonctionnements majeurs » de la part de l’Élysée et a proposé treize recommandations pour y mettre fin.
« Pas surpris mais déçu », le Premier ministre a ajouté que « traditionnellement la séparation des pouvoirs fait qu’il n’appartient pas ni à l’Assemblée nationale ni au Sénat de se prononcer sur l’organisation interne de la présidence de la République ».
Les sénateurs, eux, ont pris soin de souligner le rôle joué par la chambre haute depuis le début de l’affaire. « Nous avons rempli notre mission sereinement est sans inhibition. C’est un rôle, de notre point de vue, que le Sénat est particulièrement à même de tenir car c’est une assemblée parlementaire libre, indépendante et non alignée », a précisé le président de la Commission d’enquête au Sénat sur l’affaire Benalla, Philippe Bas (LR).
L’affaire Benalla a mis sous le feu des projecteurs les sénateurs. Parmi eux figurent donc Philippe Bas, qui avait convoqué Alexandre Benalla devant sa commission d’enquête en septembre 2018. Mais aussi Gérard Larcher (LR), président du Sénat, élu pour la troisième fois à cette fonction en octobre 2017. Et enfin Bruno Retailleau, le président du groupe LR du Sénat. Peu habitués à une telle attention, les membres du Sénat n’en sont pas moins satisfaits alors que l’exécutif et parfois la rue s’interroge sur l’utilité de la chambre haute.
A quoi sert le Sénat ? Dans l’affaire Benalla, a-t-il ou non rempli son rôle ? Peut-on parler d’une affaire d’État ?
Invités :
Yves Threard - Éditorialiste et directeur adjoint de la rédaction du Figaro
Catherine Nay - Éditorialiste politique d’Europe 1
Jean-Philippe Derosier - Constitutionnaliste, professeur de Droit public à l’Université de Lille
Jérôme Fourquet - Directeur du département Opinion de l’Institut de sondages IFOP
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé