Gilets jaunes : dans le piège de la haine
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Plus de 40 000 Gilets jaunes ont manifesté, ce week-end, dans les rues des plus grandes villes de France selon le ministère de l'Intérieur, trois mois après le début de cette fronde sociale inédite. Une affluence en léger repli par rapport à la semaine précédente, et ce alors que dans le même temps plusieurs sondages montrent le retournement de l'opinion publique qui souhaite désormais majoritairement l'arrêt des actions.
Le mouvement qui a longtemps été soutenu par une grande majorité de Français voit ce soutien s’éroder petit à petit, impacté par les violences qui émaillent désormais chaque journée de manifestations, ou presque.
Ce samedi 16 février, la 14ème journée de mobilisation a notamment été marquée par l'agression verbale violente d'Alain Finkielkraut en marge du cortège parisien, et les images impressionnantes filmées depuis un fourgon de gendarmes caillassé par des manifestants à Lyon. Le lendemain à Paris, Ingrid Levavasseur, l’une des figures du mouvement, a été la cible de propos sexistes et accusée de « trahison » pour avoir voulu créer une liste en vue des élections européennes - un projet dont elle avait annoncé l'abandon dans la semaine. Violemment prise à partie par des manifestants, elle a dû être exfiltrée du rassemblement et a annoncé ce lundi qu’elle allait porter plainte : « l’impunité des injures et violences faites aux femmes, c’est terminé », a-t-elle écrit sur sa page Facebook.
Injures sexistes, injures antisémites, attaque d’un fourgon de police... « Le mouvement des Gilets jaunes s’est radicalisé. Il doit s’arrêter », a dit la ministre Agnès Buzyn. À droite, le député LR des Alpes-Maritimes a demandé « que l’on interdise les manifestations samedi prochain ». « 14 samedis de violence, c’est beaucoup, c’est trop ». Dans la majorité, le député LREM Sylvain Maillard a lui proposé que l'antisionisme soit reconnu comme de l'antisémitisme.
De son côté, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a annoncé qu'elle allait saisir la justice pour les faits dont le philosophe a été victime. Mais si les auteurs de ces insultes sont identifiés, ils ne pourront pas être jugés avant quelques années selon la loi de la presse, de 1881, sur la liberté d'expression. Il s'agit là pour le président de la Licra « d'un défaut de législation ». « Il faudrait prendre des mesures pour que ces personnes qui tiennent des propos racistes puissent être jugés en comparution immédiate dans les meilleurs délais ». D’autre part, « sur les réseaux sociaux où on est au paroxysme de ce que l’on craignait, il faut sortir de l’anonymat et responsabiliser les hébergeurs ». Pour lui, les rassemblements contre l’antisémitisme auxquels appellent mardi les principaux partis politiques doivent donner lieu, au-delà du symbole, à des mesures concrètes.
Alors comment lutter contre ces violences qui se sont encore exprimées ce week-end ? Quel est l’avenir du mouvement des Gilets jaunes ? Faut-il supprimer l'anonymat sur Internet pour limiter les propos haineux et l'escalade de la violence ?
Invités :
- Brice Teinturier, directeur délégué de l’institut de sondages IPSOS
- Éric Fottorino, directeur de la rédaction du journal Le 1
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de Marianne
- Christian Saint-Palais, avocat pénaliste, président de l’association des avocats pénalistes
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé