Gilets jaunes : les confidences de Macron
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Un « acte XII » sous le signe des « gueules cassées » et de la dénonciation des violences policières. À Lyon, Valence, Bordeaux, les Gilets jaunes s'élèvent contre le recours aux lanceurs de balles de défense, qu’ils qualifient « d’armes de guerre ». À Paris, place Felix-Éboué dans le 12ème arrondissement, plusieurs manifestants arboraient dès le milieu de matinée une banderole demandant « l'interdiction des grenades et des LBD » et un kaléidoscope montrant des visages tuméfiés. Depuis le 17 novembre, vingt personnes ont été gravement blessées à l'œil – la plupart éborgnées – selon le collectif militant « Désarmons-les ». Au total, les autorités ont recensé plus de 1 900 blessés parmi les manifestants et plus de 1 200 au sein des forces de l'ordre.
Saisi en urgence, le Conseil d'État a rejeté vendredi 1er février les demandes de suspension de l'usage de LBD lors des prochaines manifestations de gilets jaunes. Il a estimé que le risque de violences rendait « nécessaire de permettre aux forces de l'ordre de recourir à ces armes », une décision jugée « incompréhensible » par des gilets jaunes. Face à la controverse, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a reconnu que cette arme dite intermédiaire pouvait « blesser » et a promis de sanctionner « les abus » mais il en a défendu l'utilisation « pour faire face aux émeutiers ».
La veille, Emmanuel Macron s’est livré depuis l’Élysée à quelques journalistes. Il est notamment revenu sur sa prise de fonction et les premiers mois de son quinquennat. Une prise de pouvoir difficile selon les propos du président de la République : « j’ai beaucoup appris de ces vingt mois. Ça m'a scarifié ». Face à la crise des gilets jaunes, le président de la République a prévenu qu’il serait « sans états d’âme » quant au maintien de « l’ordre ».
Au cours de cet entretien, Emmanuel Macron a également assuré qu’il ferait désormais « très attention » à ses « petites phrases » qui ont, selon lui, nourri « un procès en humiliation ». Quelques minutes après, il a néanmoins déploré que « Jojo avec un gilet jaune [ait] le même statut qu’un ministre ou un député » sur les plateaux des chaînes d’information en continu.
Parallèlement, le grand débat national se poursuit un peu partout en France. Concertation d’ampleur nationale, il a pour objectif de redonner la parole aux citoyens sur l’élaboration des politiques publiques qui les concernent. Pour garantir « l’indépendance » du « grand débat », cinq garants ont été nommés à la mi-janvier par le gouvernement et les présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et du Cese. Le 28 janvier, ces garants ont formulé leurs premières recommandations « dans le but de renforcer la légitimité et le bon fonctionnement » de l'exercice, tant sur la plateforme numérique qu'au cours des réunions. Ils proposent notamment que toutes les contributions soient « véritablement ouvertes » et « mises en ligne ».
Deux semaines après le début de la consultation, de nombreux gilets jaunes restent sceptiques. Ils viennent de lancer un site internet baptisé le « vrai débat », mis à disposition gracieusement par la société Cap Collectif. Cette consultation en ligne, non officielle, a pour objectif de recueillir les propositions de tous les citoyens et se veut une alternative au débat lancé par le gouvernement. Si les outils utilisés sont similaires entre la plateforme du gouvernement et celle du « vrai débat », le fonctionnement, lui, est différent. Contrairement à la plateforme du « grand débat », aucune question n'est posée aux internautes, chacun peut écrire ce qu'il veut autour de neuf thèmes.
Pourquoi avoir demandé l’interdiction des LBD et des grenades ? Quelles sont les questions qui émergent du grand débat national ? Et enfin quels sont les reproches qui lui sont adressés ?
Invités :
Jean-Jérôme BERTOLUS – « France Info », chef du service politique
Emmanuelle ANIZON – Grand Reporter à « L’Obs »
Jean-Dominique MERCHET – Éditorialiste à « L’opinion » - Auteur de « Macron Bonaparte »
Bernard SANANÈS – Politologue – Président de l’institut de sondages Elabe
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé