Djihadistes : et s'ils rentraient ?
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Depuis l’annonce, fin décembre 2018, du retrait prochain des troupes américaines présentes dans le pays, la question du sort des djihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie se pose avec acuité aux autorités françaises. Car le retrait américain pourrait redessiner en profondeur le rapport de force sur le terrain. Aussi le gouvernement étudie-t-il « toutes les options » concernant ces djihadistes, y compris un retour en France, a annoncé mardi le ministère français des Affaires étrangères.
Jusqu’ici, les autorités françaises avaient choisi de les laisser aux mains des Forces démocratiques syriennes (FDS), à dominante kurde, plutôt que de les juger en France.
« Au moment où je vous parle, rien n’est certain, évidemment. Mais ce n’est plus le seul scénario et il va de soi que si les Français qui sont détenus par les Kurdes devaient être remis en liberté, expulsés, nous avons, je crois, collectivement plutôt intérêt à nous assurer de ce qu’ils deviennent plutôt que de les laisser libres sans savoir où ils sont », a annoncé jeudi 31 janvier la Garde des Sceaux Nicole Belloubet.
Si elle a dit ne pas être en mesure d’évaluer, pour l’heure, le nombre total de Français détenus par les Kurdes syriens, elle a néanmoins précisé qu’il s’agissait en majorité d’enfants. « Nous pensons qu’à peu près à 75 % ce seraient des enfants de moins de 7 ans », a-t-elle déclaré.
Mercredi soir, sur France Inter, Edouard Philippe a défendu la nouvelle position française : « S’ils sont expulsés, je préfère qu’ils soient jugés et condamnés, sévèrement (…) punis en France plutôt qu’ils se dispersent dans la nature pour fomenter d’autres actions y compris contre notre pays », a-t-il déclaré.
La démarche nourrit d’ores et déjà de vives polémiques au sein de la classe politique. Plusieurs responsables politiques de droite et d’extrême droite ont ainsi dénoncé l’éventuel retour de ces djihadistes français sur le territoire national, le député LR Pierre-Henri Dumont appelant même à des « assassinats ciblés ».
Nicole Belloubet a également confirmé, jeudi 31 janvier, qu’une « trentaine » de djihadistes ayant purgé leur peine allaient sortir de prison en 2019. « Lorsque nous sommes face à des détenus de ce type, il y a une évaluation de leur dangerosité, il y a un placement dans un quartier étanche. À leur sortie, il y a évidemment un suivi extrêmement strict par les services de renseignement territoriaux », a-t-elle précisé.
Depuis plusieurs mois, les responsables occidentaux l’assurent, l’État islamique est « presque éradiqué » en Syrie et en Irak. Du « califat » proclamé par son chef, Abu Bakr Al-Baghdadi, en juin 2014, il ne reste qu’une bande de terre le long de l’Euphrate. Sur le front, les soldats arabes et kurdes, épaulés par la coalition internationale, mènent une guerre d’usure contre les centaines de djihadistes encore retranchés.
Pourquoi la France revoit-elle sa stratégie concernant le rapatriement des djihadistes français ? Quels seront les dispositifs mis en place lors de la libération des détenus radicalisés ? La reprise du dernier fief de Daech n’est-elle plus qu’une question de semaines ?
Invités :
- Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
- Mathieu Delahousse, grand reporter à L’Obs et auteur de « La chambre des coupables » aux éditions Fayard.
- Wassim Nasr, journaliste de France 24, spécialiste des réseaux djihadistes.
- Élise Vincent, journaliste en charge des questions Police/Justice au Monde.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé