Brexit : le coup de poker de May
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Après des mois d’âpres discussions, puis le rejet par les députés britanniques du « traité de retrait », le 15 janvier dernier, la Première ministre britannique a obtenu hier un mandat de son Parlement pour rouvrir les négociations avec Bruxelles, à deux mois de la date fixée pour le divorce. Plus précisément, les parlementaires ont adopté un amendement « ordonnant » à la cheffe du gouvernement d’obtenir « des changements sur la question de la frontière » entre la République d'Irlande et sa voisine britannique l'Irlande du Nord. Theresa May entend donc remettre en cause le « backstop », ce fameux « filet de sécurité » censé éviter le retour d’une frontière physique entre le nord et le sud de l’Irlande après le Brexit.
Mais Bruxelles ne l'entend pas de cette oreille. Ce traité conclu en novembre « n'est pas renégociable » a d'ailleurs immédiatement répliqué le président du Conseil européen Donald Tusk. Peu auparavant, en déplacement à Chypre, Emmanuel Macron avait également adressé une fin de non-recevoir, affirmant que l’accord de divorce conclu en novembre est le « meilleur accord possible et n’est pas renégociable ». Il a appelé le gouvernement britannique à « rapidement présenter » au négociateur en chef de l'UE Michel Barnier « les prochaines étapes qui permettront d’éviter une sortie sans accord que personne ne souhaite mais à laquelle nous devons tous malgré tout nous préparer ».
Autant dire qu’une sortie en douceur du Royaume-Uni de l’Union européenne est de moins en moins d’actualité. Dans ce contexte de grande incertitude, les familles et les entreprises britanniques commencent à perdre patience et à se préparer au scénario d'un « no deal » en constituant des stocks tandis que l’inquiétude gagne les pêcheurs bretons mais aussi l'Irlande. Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a ainsi prévenu, vendredi dernier, qu’un no deal causerait une « période de chaos » qui pourrait conduire à la présence à la frontière de « caméras, [d’] infrastructures physiques » et « éventuellement [à] une présence de la police ou [à] une présence de l’armée pour la seconder ». Au risque de raviver les cicatrices de trois décennies de conflit dans la région.
Alors qu’est-ce que le « backstop » irlandais, au cœur du rejet de l’accord ? Pourquoi la question d'une frontière entre les deux Irlande est-elle si sensible? Quels sont les scénarios possibles désormais ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance.
- Patrick Martin-Grenier, enseignant en droit public spécialiste des affaires européennes.
- Marie-Claire Considère-Charon, professeur émérite de l’université de Franche-Comté et auteure de « Irlande. Une singulière intégration européenne ».
- Jon Henley, correspondant du quotidien britannique The Guardian à Paris.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé