Gilets jaunes : la colère ne faiblit pas
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À trois jours du « grand débat national » et après deux mois de contestation, le mouvement des Gilets jaunes se poursuit ce samedi 12 janvier. Plusieurs membres du mouvement ont lancé un appel à manifester à Paris, Bourges et plusieurs autres grandes villes de France pour une neuvième journée d’action nationale. La veille, Emmanuel Macron s'est de nouveau attiré la colère d'une partie des français. Devant les maîtres-boulangers réunis à l’Élysée pour la traditionnelle galette des rois, le président a loué « le sens de l'effort » en estimant que « les troubles que notre société traverse sont parfois dus au fait que beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu’on peut obtenir » quelque chose « sans que cet effort soit apporté ». Une petite phrase qui n'est pas pour apaiser les esprits.
Après une baisse de la mobilisation pendant les fêtes, l’Acte VIII avait sonné le réveil du mouvement samedi 5 janvier ; avec 50 000 manifestants dans toute la France, selon le gouvernement. Les autorités, qui redoutent ce samedi une mobilisation « plus forte » et « plus radicale » que la semaine précédente, ont prévu un important dispositif de sécurité et multiplié les déclarations de fermeté ces derniers jours. Au total, « il y aura près de 80 000 agents des forces de l'ordre, dont près de 5 000 policiers et gendarmes à Paris, pour veiller à ce qu'il n'y ait pas de débordement », a annoncé dès le début de semaine le Premier ministre, Édouard Philippe.
Des forces de l’ordre pour qui plusieurs cagnottes ont été lancées sur des plateformes numériques de collecte de fonds. Celle lancée mardi 8 janvier par Renaud Muselier, président LR de Provence-Alpes-Côte-D’azur a récolté plus d’1,5 millions d’euros en 72 heures. À l’origine de l’initiative, la cagnotte en faveur de l’ancien boxeur Christophe Dettinger soupçonné d'avoir frappé deux gendarmes lors de la manifestation du 5 janvier à Paris.
Ces évènements rappellent également la méfiance que ressentent les gilets jaunes vis-à-vis des pouvoirs publics mais aussi des médias dits traditionnels. Les Gilets jaunes privilégient les vidéos en direct, filmées au smartphone et sans montage, plus authentiques et plus fiables selon eux.
Or, depuis le début du mouvement, fausses informations et théories du complot se multiplient sur les réseaux sociaux. Dans une interview à Konbini, Maxime Nicolle, porte-parole du mouvement des Gilets jaunes, a une nouvelle fois évoqué ses doutes quant au caractère terroriste de l'attentat de Strasbourg du 11 décembre dernier. Et aussi, c'est nouveau, au sujet de l'attentat de Nice qui a causé la mort de 86 personnes sur la promenade des anglais le 14 juillet 2016. Une situation qui inquiète Christope Castaner, le ministre de l’Intérieur, qui considère que ces « infox » sont susceptibles d’attiser la « haine », a-t-il déclaré mi-décembre.
Après deux mois de manifestations, les attentes des Gilets jaunes sont-elles toujours les mêmes ? Le gouvernement a-t-il véritablement entendu les revendications des gilets jaunes ? Le fossé est-il en train de se creuser entre pro et anti ? Comment expliquer la propagation de théories du complot au sein du mouvement des gilets jaunes ? D’où vient la défiance vis-à-vis des médias ?
Invités :
Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
Alain Bauer, professeur de criminologie
Emmanuelle Anizon, grand reporter à L’Obs
Pascal Perrineau, politologue
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé