Shutdown : Trump peut-il craquer ?
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Alors que les États-Unis s’enlisent un peu plus dans le shutdown, cette fermeture partielle des administrations gouvernementales débutée le 22 décembre, Donald Trump se rendra aujourd’hui à la frontière avec le Mexique, au Texas, pour défendre une nouvelle fois son projet de mur. Hier encore, le président américain a brusquement quitté une réunion avec les ténors démocrates, au cours de laquelle était évoqué son projet, à l’origine de cette crise budgétaire. « Le président s’est levé et est parti », a confirmé Chuck Schumer, leader des démocrates au Sénat, après cette rencontre. Et d’ajouter : « Une nouvelle fois, nous avons assisté à un caprice parce qu’il ne pouvait obtenir ce qu’il voulait ». Le président américain réclame 5,7 milliards de dollars (cinq milliards d’euros) pour une « barrière en acier », chose que refusent les démocrates qui jugent le projet « immoral ».
Cet incident survient au lendemain de l’allocution de Donald Trump, au cours de laquelle il a réaffirmé ne pas vouloir revenir sur la construction de ce mur, son emblématique promesse de campagne. Or, les conséquences de cette paralysie budgétaire sont très concrètes. Depuis plus de deux semaines, ce sont environ 800 000 fonctionnaires fédéraux qui ne sont plus payés. Pour Nancy Pelosi, cheffe de la Chambre des représentants, il est grand temps que Donald Trump « cesse de prendre les Américains en otage » et arrête de vouloir « forcer les contribuables à gâcher des milliards de dollars pour un mur coûteux et inefficace ».
À 78 ans, la représentante de la Californie a été élue jeudi 3 janvier, cheffe de la majorité. Une fonction que cette figure de l’establishment américain avait occupée entre 2007 et 2010, devenant la première femme de l’histoire américaine à accéder à ce poste. Devant une nouvelle Chambre, elle a salué l’arrivée de nouveaux membres dont « l’optimisme, l’idéalisme » vont « renforcer » la démocratie. Parmi eux, Alexandria Ocasio-Cortez devenue le mardi 6 novembre la plus jeune élue du Congrès. Positionnée plus à gauche d’une grande partie de l’establishment démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez milite notamment pour l’abolition de l’Agence fédérale de l’immigration (ICE), l’assurance santé accessible à tous, des aides pour entrer à l’université, le développement de l’emploi public ou encore la fermeture des établissements pénitentiaires privés. Des thématiques qui rappellent celles du sénateur Bernie Sanders, pour lequel elle avait travaillé lors de la campagne présidentielle de 2016.
Parallèlement à cette affaire du shutdown, les questions grandissent toujours davantage autour des liens supposés entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie. Selon des documents judiciaires qui ont été rendus publics mardi 8 janvier, Paul Manafort, l'ancien directeur de campagne de l'actuel président des États-Unis, a partagé des sondages avec le Russe Konstantin Kilimnik, soupçonné par Washington d'avoir des liens avec les services de renseignement de Moscou, et ce, avant l'élection présidentielle de 2016. Le procureur spécial Robert Mueller, chargé notamment d'établir s'il y a eu collusion entre des responsables russes et l'équipe de campagne du milliardaire républicain, a reproché le 7 décembre à Paul Manafort d'avoir menti à la police fédérale (FBI) malgré son accord de coopération à l'enquête.
Si Donald Trump et le Congrès ne parviennent pas à un accord, quelles seront les conséquences politiques, économiques et sociales d’une prolongation du shutdown ? L’arrivée de nouveaux élus, issus notamment des minorités, au sein des Démocrates va-t-elle changer le visage du parti ? L'affaire du Russiagate pèsera-t-elle sur l'avenir de Donald Trump ?
Invités :
François Clemenceau – Rédacteur en chef international au Journal du Dimanche
Thomas Snegaroff - Historien, spécialiste États-Unis
Nicole Bacharan - Historienne et politologue spécialiste des États-Unis
Anne Toulouse - Journaliste franco-américaine et auteure de « Bienvenue en Trumpie »
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé