Carlos Ghosn : la contre-attaque
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Carlos Ghosn et ses avocats sont passés à l’offensive ce mardi à Tokyo. Visiblement amaigri par près de deux mois de garde à vue, le dirigeant de Renault et de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, a comparu à sa demande devant un tribunal de Tokyo. Une première apparition en publique depuis son arrestation en novembre pour des malversations financières présumées au cours de laquelle le chef d’entreprise a clamé son innocence, assurant être « accusé à tort et détenu de manière injuste ».
Lisant une présentation en anglais d’une dizaine de minutes, le magnat de l'automobile a rappelé avoir dédié « deux décennies de sa vie à relever Nissan et bâtir l'alliance », une entreprise qu'il dit aimer. « J'ai agi avec honneur, légalement et avec la connaissance et l'approbation des dirigeants de la compagnie » a-t-il assuré lors de cette audience publique en présence de nombreux médias internationaux.
Le juge a de son côté expliqué que le maintien en détention était justifié par la crainte d’une fuite du suspect ou de le voir détruire des preuves. « Il y a suffisamment d’éléments pour estimer que le suspect pourrait inciter des personnes concernées à dissimuler des infractions », a estimé le magistrat.
Carlos Ghosn, dont la garde à vue arrive à échéance ce vendredi, reste pour l’instant en prison. Mais peut-il néanmoins être libéré sous peu ?
Lors d’une conférence de presse, ses avocats ont pointé la responsabilité de Nissan, qui était « au courant de toutes les manœuvres financières, effectuées d'un commun accord ». Ils ont également indiqué qu’ils allaient déposer dès aujourd’hui une demande de libération, tout en reconnaissant qu’une libération sous caution pourrait être difficile car au Japon on ne l’accorde généralement pas aux prévenus qui rejettent les accusations retenues contre eux.
Le feuilleton industrialo-judiciaire se poursuit donc en ce début d’année 2019 et il risque fort d’alimenter les critiques à l’égard du système judiciaire nippon. D’autant que pendant ce temps, l'alliance Renault-Nissan est fortement secouée par cette affaire. Les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi Motors ont déjà révoqué à l'unanimité Carlos Ghosn de la présidence de leurs conseils d'administration. De son côté, le groupe français Renault l'a maintenu jusqu'à présent à son poste et a confié « à titre provisoire » la direction exécutive à son numéro deux Thierry Bolloré.
Alors quel est l’avenir de l’alliance entre Renault-Nissan ? Le premier constructeur automobile mondial peut-il survivre à la chute de son patron ? Comment les salariés de la marque au losange voient-ils le naufrage nippon de leur PDG ? De quoi Carlos Ghosn est-il précisément accusé au Japon ?
Invités :
Dominique Seux - Directeur délégué de la rédaction des Echos
Béatrice Mathieu - Chef du service économie de L'Express
Flavien Neuvy - Economiste
Valérie Niquet- Responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique et auteure de « La puissance chinoise en 100 questions »
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé