Macron à la reconquête ?
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Debout, face à la caméra, Emmanuel Macron a présenté hier soir ses vœux aux Français depuis l’Elysée. Lors d’une allocution télévisée d’une quinzaine de minutes, le chef de l’Etat a évoqué « la colère » des Gilets jaunes et les « grands déchirements » que la France a connus ces dernières semaines. Une « leçon » à tirer de 2018, même s’il a souligné la nécessité d’assurer un « ordre républicain » face aux débordements d’une « foule haineuse » – une formulation qui n’a pas manqué de faire réagir les internautes.
Pas d’excuses ni de mea culpa cette fois, Emmanuel Macron s’est montré ferme et déterminé à poursuivre le rythme de ses réformes. Il a également abordé plusieurs sujets qui seront développés dans les mois à venir, comme son projet européen, l’évolution des institutions ou encore la lettre qu’il adressera à tous les Français pour préciser les contours du grand débat national. Au fil de son discours, le président de la République a formulé trois vœux : un premier de « vérité », un second de « dignité » et un troisième « d'espoir » pour l’année qui vient de commencer. D’un ton assuré, il a affirmé être « au travail, déterminé à mener tous les combats présents et à venir ». « Je crois en nous », a conclu Emmanuel Macron. Mais les Français croient-ils toujours en lui ?
Prête à décortiquer les paroles du chef de l’Etat, l’opposition politique n’a pas manqué de critiquer cette allocution très attendue. Sur Twitter, Marine Le Pen a dénoncé les paroles d’un « imposteur » et d’un « impudent professeur de morale ». Une véhémence partagée par les députés de la France Insoumise et son leader Jean-Luc Mélenchon, qui a fustigé un « lunaire donneur de leçons ». Du côté du PS, Olivier Faure a estimé que les vœux d’Emmanuel Macron n’étaient « pas à la hauteur » des inquiétudes ou des attentes des Français, et sont « sans rapport avec la crise que l'on vient de connaître ». Pour Les Républicains, ce discours était « sans conviction et si loin de la réalité des Français ». Seuls la majorité et les alliés de LREM ont soutenu le président de la République, comme le maire de Bordeaux Alain Juppé qui a salué une « excellente intervention dans la forme comme sur le fond ».
Nouvelle année, nouvelles réformes. Le premier trimestre de 2019 s’annonce chargé pour le gouvernement qui doit s’attaquer à trois dossiers compliqués : l’assurance-chômage, la réforme constitutionnelle – qui a pour but de réviser les institutions du pays, en tenant compte des éventuelles modifications souhaitées par les Français, à l’instar du RIC plébiscité par les Gilets jaunes – et la réforme des retraites, qui prévoit de fusionner la quasi-totalité des régimes existants. Autre réforme à hauts risques, le prélèvement à la source est officiellement entré en vigueur aujourd’hui.
Face aux réticences de certains Français, aux difficultés d’application de ce mode d’imposition dans certaines entreprises et l’effet psychologique qu’il risque d’entraîner, l’Elysée poursuit ses efforts de pédagogie, « pour que la réforme se réalise dans les meilleures conditions ».
Emmanuel Macron parviendra-t-il à tenir le cap de ses réformes en 2019 ? Que pense l’opposition politique de ce programme à venir ? Comment les Français accueilleront-ils les premières grandes réformes de la rentrée ?
Invités :
Christophe BARBIER - Éditorialiste à L’Express
Soazig QUÉMÉNER - Rédactrice en chef du service politique de Marianne
Cécile CORNUDET - Éditorialiste politique aux Echos
Edouard LECERF - Directeur général adjoint de BVA
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé