Benalla : l'affaire des passeports
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Deux passeports diplomatiques sont depuis hier au cœur de la nouvelle affaire Benalla dont un délivré par le Quai d’Orsay fin mai, alors que l’ex-chargé de mission de l’Elysée était déjà mis à pied en raison des violences lors de la manifestation du 1er mai à Paris. Le ministère des Affaires étrangères assure avoir demandé, par lettre recommandée du 26 juillet 2018, la restitution des documents. Mais depuis cette date aucun passeport n’aurait été restitué au Quai d’Orsay.
Alexandre Benalla a-t-il encore en sa possession les fameux passeports ? Surtout a-t-il continué à les utiliser pour rencontrer des chefs d’État ou des personnalités sulfureuses ? Lors de son audition sous serment devant une commission d'enquête du Sénat le 19 septembre dernier, Alexandre Benalla avait confirmé qu'il disposait de deux passeports diplomatiques lorsqu'il travaillait à la présidence. Interrogé sur le fait de savoir s'il avait restitué ses deux passeports, il avait répondu : « ils sont au bureau que j'occupais à l’Elysée donc je pense que l’Elysée a dû s'en occuper".
Mais selon Mediapart, l'un de ces sésames aurait été depuis utilisé par l’ex-chargé de mission de l’Elysée pour effectuer de nombreux déplacements à l'étranger, notamment lors de visites auprès de plusieurs autocrates africains. Pendant un voyage au Tchad début décembre, trois semaines avant celui d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla a ainsi rencontré le président tchadien Idriss Déby et son frère Oumar, chargé des commandes de matériel militaire pour l’Etat tchadien. L’Elysée dit ne pas avoir été mis au courant de ce voyage sur le moment et assure que « cette personne n’était en aucun cas un intermédiaire officieux ou officiel. Seuls le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le conseiller diplomatique du président, Philippe Etienne, et Franck Paris, son conseiller Afrique, peuvent se prévaloir du chef de l’Etat » sur le continent, a indiqué la présidence. Avant de préciser : le chef de l'Etat « veut absolument rompre avec la République des intermédiaires, notamment en Afrique ».
Limogé en juillet de l’Elysée, mis en examen depuis notamment pour « violences volontaires », « port prohibé et sans droit d’insignes réglementés par l’autorité publique » et « recel d’images issues d’un système de vidéoprotection », Alexandre Benalla s'est, semble-t-il, lancé dans les affaires internationales. Mais cette reconversion rapide interroge. Selon Le Monde, il aurait aussi ces dernières semaines vu le directeur de cabinet du numéro un camerounais Paul Biya et le président congolais Denis Sassou Nguesso. Le tout pendant un voyage avec des hommes d’affaires de sociétés turque, qatari et soudanaise.
Alors quelles sont les activités de l’ancien chargé de mission de l’Elysée ? Pourquoi disposait-il de deux passeports diplomatiques ? Pourquoi le second lui a été délivré après sa mise à pied ? Pourquoi n'ont-ils pas été restitués au ministère des Affaires étrangères au moment de son limogeage ? Enfin pourquoi le Quai d’Orsay n’a-t-il pas insisté pour récupérer les documents ?
Invités :
- Yves Thréard, éditorialiste et directeur adjoint de la rédaction du Figaro
- Jean-Jérôme Bertolus, chef du service politique de France Info
- Camille Polloni, journaliste police-justice pour le site Les Jours
- Thomas Vampouille, journaliste politique à Marianne
Présenté par : Axel de Tarlé