Gilets jaunes : le retour à l'ordre ?
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Face aux violences qui ont éclaté samedi dernier, le gouvernement a déclenché un dispositif de sécurité sans précédent pour l’« acte 4 » des Gilets jaunes. Dès les premières heures, les interpellations se sont enchaînées à Paris : déjà 615 personnes ont été interpellées à la mi-journée et 508 d’entre-elles placées en garde à vue, selon le ministère de l’Intérieur. Des cutters, des boules de pétanque ou encore des marteaux ont été saisis dans les sacs de certains manifestants arrêtés. Depuis ce matin, 89 000 membres des forces de l’ordre sont mobilisés aux quatre coins de la France, alors qu’ils étaient 65 000 le week-end dernier. Pour limiter les débordements dans la capitale, plusieurs commerces et lieux culturels resteront fermés toute la journée. Les transports sont également très perturbés : une quarantaine de stations de métro et de RER sont bouclées. Si cette nouvelle journée de mobilisation a commencé dans le calme dans tout le pays, la tension monte au cœur de Paris depuis le début d’après-midi, où des commerces ont été attaqués, des voitures incendiées et des barricades construites avec du mobilier urbain. En région, les manifestations se déroulent dans le calme, où des blocages dans les zones commerciales et sur les routes ont été organisés. Selon le bilan provisoire des autorités, 31 000 manifestants ont été recensés dans toute la France.
Pour ne « pas mettre d’huile sur le feu », Emmanuel Macron devrait prendre la parole au début de la semaine prochaine, selon le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand. Comme à chaque mobilisation des Gilets jaunes, les politiques ne se privent pas de commenter les événements de leur côté. Depuis Bordeaux, où la France Insoumise tient sa convention annuelle, Jean-Luc Mélenchon a souligné une « ambiance bon enfant » dans les cortèges, qui « marque un échec du pouvoir et de sa tentative de faire reculer la mobilisation ». Sur Twitter, Marine Le Pen s’est réjouie de la présence des Gilets jaunes « malgré une campagne gouvernementale d’intimidation, de diabolisation ». Benoît Hamon a quant à lui salué « la maturité des manifestants, leur sens des responsabilités et leur volonté de ne pas céder à la stratégie de la tension propagée par le gouvernement ».
Alors que les Gilets jaunes ont entamé leur quatrième journée de mobilisation, certains élus essaient de renouer le dialogue sur le terrain. À Couhé, une ville de la Vienne, une journée portes ouvertes a été organisée à la mairie aujourd’hui. L’objectif est de recueillir les revendications et les propositions des citoyens dans un « cahier de doléances » qui sera ensuite transmis « à la Préfecture, à la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault et à l’Élysée ». À l’heure où les manifestants regrettent de ne pas être écoutés par le gouvernement, cette initiative permet de redonner concrètement la parole aux territoires pour espérer ouvrir un dialogue avec l’exécutif.
Les tensions au cœur de Paris éclipsent-elles le mouvement pacifique des Gilets jaunes en région ? Cette situation est-elle profitable à l'opposition politique ? Le cahier de doléances est-il une solution efficace pour renouer le dialogue avec le gouvernement ?
Invités :
Bruno Jeudy - Rédacteur en chef du service politique de Paris Match
Pascal Perrineau - Politologue
Flore Thomasset - Journaliste police-justice à La Croix
Jean-Dominique Merchet - Journaliste à L’Opinion, spécialiste des questions de sécurité
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé