Macron : déminage réussi ?
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Cette allocution télévisée était annoncée comme un tournant dans le quinquennat d’Emmanuel Macron. Hier soir, devant plus de 21 millions de téléspectateurs, le chef de l’État a tenté de répondre à la colère des Gilets jaunes, mobilisés depuis près d’un mois. Pour lutter contre une crise qui a plongé le pays dans un « état d’urgence économique et sociale », il a annoncé un panel de mesures.
Parmi elles figurent l’augmentation du SMIC de 100 euros par mois dès janvier 2019, la défiscalisation des heures supplémentaires et l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités qui touchent moins de 2 000 euros mensuels.
Emmanuel Macron a également demandé aux employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d’année à leurs salariés, « sans impôts ni charges ».
Le retour de l’impôt sur la fortune reste en revanche écarté.
S’il a reconnu ne pas avoir réussi à « apporter une réponse suffisamment rapide » aux problèmes des Français, le chef de l’État souhaite à présent « faire le nécessaire afin qu'on puisse vivre mieux de son travail dès le début de l'année prochaine ».
Mais ces annonces très attendues ont divisé et déçu certains Gilets jaunes, qui ont appelé à manifester une cinquième fois ce samedi. Alors que certains représentants ont salué « une volonté de sortie de crise », beaucoup ont jugé ces annonces « insuffisantes » pour améliorer leur pouvoir d’achat.
Un avis partagé par l’opposition, à droite comme à gauche, qui n’a pas été convaincue par Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé des mesures qui seront « payées par les contribuables et les assurés sociaux », jamais par « les grandes fortunes, ni les profits ». Il soutient également l’acte 5 du mouvement qui s’annonce comme « un moment de grande mobilisation ». Les Insoumis, les élus socialistes et communistes, s’apprêtent même à déposer une motion de censure à l'Assemblée nationale contre le gouvernement pour sa gestion de la crise.
Après ce discours télévisé, Marine Le Pen a estimé que « Macron recule pour mieux sauter ». Nicolas Dupont-Aignan a quant à lui regretté qu’il n’y ait « pas de changement de cap » et invite les Gilets jaunes à continuer leur lutte « différemment », à manifester pacifiquement en laissant les Français travailler, pour ne pas « retourner le mouvement » contre eux.
Du côté des Républicains, Éric Woerth a souligné des « réponses de court terme » et Alain Juppé a invité les Gilets jaunes « qui ont des revendications concrètes et non pas la révolution » à prendre leurs responsabilités afin de poursuivre le dialogue avec le gouvernement.
Après avoir demandé « un peu d’effort et de patience » aux retraités, Emmanuel Macron a finalement fait un geste pour ceux qu’il considère comme « une partie précieuse de notre Nation ».
La suppression de la hausse de la CSG concernera les retraites à moins de 2 000 euros mensuels pour une personne seule, ou 33 000 euros annuels à deux. 70% des retraités vont ainsi échapper à cette augmentation d’impôt, contre 40% avant l’annonce de cette mesure. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a également rappelé que l’État a fait « un effort sur le minimum vieillesse qui a augmenté fortement ».
Les mesures annoncées par Emmanuel Macron ont-elles convaincu les Gilets jaunes ?
Que propose l’opposition politique pour sortir de la crise ?
La suppression de la hausse de la CSG pour certains retraités est-il un « coup de pouce » suffisant ?
Invités :
Philippe Dessertine - Économiste, directeur de l’Institut de Haute Finance
Vanessa Schneider - Grand reporter au Monde
Fanny Guinochet - Journaliste en charge des questions économiques et sociales à L’Opinion
Claude Weill - Editorialiste à Nice-Matin et Var-Matin
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé