Gilets jaunes : l’escalade… jusqu’où ?
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Après le rendez-vous qui a tourné au fiasco avec Edouard Philippe, les « gilets jaunes » se sont une nouvelle fois réunis dans toute la France pour l’acte 3 de leur mouvement. Mais dès les premières heures, cette journée de mobilisation s’est ponctuée de heurts violents à Paris, aux abords de l’Arc de Triomphe, avant de se poursuivre sur les Grands Boulevards. Affrontements avec les forces de l’ordre, barricades improvisées, voitures incendiées et dégradations : en fin de journée, la préfecture de police a compté 224 interpellations et 92 blessés, dont 14 policiers. Edouard Philippe a dénoncé des attaques « d’une violence rarement atteinte », perpétrées par des « casseurs ». Selon plusieurs journalistes, des groupuscules d’extrême droite se sont également greffés au cortège des manifestants. D’après les chiffres provisoires du ministère de l’Intérieur, 75 000 personnes étaient mobilisées à 15h dans toute la France. En région, des opérations « péage gratuit » et plusieurs barrages filtrants ont été organisés. Mais alors que les rassemblements se déroulaient dans le calme, des tensions commencent à monter, notamment à Tours, Nantes et Quimper. En Auvergne, un groupe de « gilets jaunes » a forcé le portail de la préfecture du Puy-en-Velay pour entrer dans la cour, avant d’être repoussé par les forces de l’ordre.
En compagnie des manifestants sur le terrain ou à distance, les politiques ne manquent pas de commenter cette nouvelle journée de mobilisation. Depuis la Somme, le député LFI François Ruffin a dénoncé le « mépris » d’Emmanuel Macron qui n’écoute pas « les petits Français ». De son côté, Jean-Luc Mélenchon a souligné sur Twitter « l’incroyable acharnement contre les manifestants pacifiques » à Paris. Nicolas Dupont-Aignan a estimé que « le gouvernement fait tout pour qu’il y ait ces violences », à travers l’instrumentalisation de « casseurs qui, tous les samedis, ridiculisent le mouvement et la France ». Un avis partagé par l’eurodéputé Florian Philippot, convaincu qu’"Emmanuel Macron cherche l’incident à Paris face à « la puissance croissante et redoutable » des « gilets jaunes ».
Alors qu’Emmanuel Macron et son gouvernement se retrouvent au cœur de la tempête « gilets jaunes », La République En Marche a élu son nouveau délégué général aujourd'hui. Favori du scrutin, Stanislas Guerini entend reprendre en main un parti « mal organisé » et « pas assez présent sur le terrain ». Lors de son investiture, il a évoqué les violences qui avaient lieu au même moment dans la capitale, en précisant qu'il « n'ignore rien de la gravité des enjeux du pays ». A l’approche des élections européennes et des Municipales de 2020, un défi majeur attend le nouveau représentant de LREM. Dans cette situation particulièrement tendue, la tâche s'annonce également compliquée pour les députés du Parti qui cherchent à apaiser la colère des manifestants. Sur le terrain ils se heurtent aux revendications des « gilets jaunes », mais également à la défiance envers les politiques.
Alors que l’acte 3 des « gilets jaunes » a été émaillé de heurts violents par endroits, quelle suite peut-on envisager à leur mouvement ? Va-t-on vers un acte 4 ? La LREM pourra-t-elle se relever de cet épisode de crise envers la majorité ?
Invités :
Cécile Cornudet - Éditorialiste politique aux Echos
Jean Garrigues - Historien, spécialiste de la vie politique
Emmanuelle Anizon - Grand reporter à L’Obs
Elise Vincent - Reporter Police/Justice au Monde
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé