Gilets jaunes : fiasco à Matignon ?
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Si le gouvernement tablait sur un essoufflement de la mobilisation des gilets jaunes et un ras-le-bol de l’opinion, c’est l’inverse qui se produit. A la veille d’une nouvelle journée de mobilisation nationale, le mouvement protéiforme maintient la pression, galvanisé par le soutien de trois Français sur quatre d’après les derniers sondages. Des manifestants, censés représenter les gilets jaunes, devaient d’ailleurs être reçus ce vendredi après-midi par Edouard Philippe à Matignon. Mais cet entretien qui devait marquer le point d'orgue de deux jours de rencontres pour organiser la « grande concertation » qui a été annoncée par le chef de l’Etat dans les régions au cours des trois prochains mois, a tourné court. Edouard Philippe ayant refusé que l'entretien soit retransmis en direct, l’un des deux gilets jaunes présents à Matignon a quitté la réunion qui a duré une heure. A l’issue de cette rencontre, le Premier ministre a décrit un « débat sérieux, utile, franc et intéressant». « La porte de Matignon restera toujours ouverte » si « les gilets jaunes désignent des représentants » a-t-il assuré.
Un peu plus tôt depuis Buenos Aires où il est en déplacement pour le sommet du G20, Emmanuel Macron avait répété entendre « la colère légitime, l’impatience et la souffrance d’une partie du peuple qui voudrait vivre mieux ». Tout en ajoutant vouloir y répondre par « des décisions supplémentaires dans les semaines et les mois à venir » mais qui « ne seront jamais des reculs ».
L’heure n’est donc pas aux annonces. L’exécutif tente de renouer le dialogue avec les contestataires tout en maintenant le cap de ses réformes. Une méthode qui est contestée par l’opposition et au sein même de la majorité. François Bayrou a ainsi mis en garde ce matin le gouvernement : « Je ne crois pas aux solutions simples et qui résolvent tout » mais pour l’instant, les réponses apportées étaient «soit insuffisantes, soit pas encore trouvées». « À un moment on ne peut pas gouverner contre le peuple » a averti le patron du MoDem. François Hollande qui est allé hier à la rencontre des manifestants en Ardèche a lui conseillé aux gilets jaunes de « continuer à prendre la parole » pour « que ça puisse déboucher, parce qu'il faut que ça débouche » a conclu l’ancien président.
Les gilets jaunes entameront ce samedi l’acte 3 de leur mobilisation et retourneront défiler sur les Champs-Elysées à Paris. Le ministre de l’Intérieur a annoncé que les Champs-Elysées seraient ouverts aux piétons, comme le demandaient les gilets jaunes. Mais pour éviter les violences de la semaine dernière, « on va mettre sera en place un périmètre contrôlé sur tous les accès des Champs-Elysées. Les personnes seront systématiquement fouillées, il y aura des contrôles d'identité et de la vidéo-surveillance » a-t-il expliqué.
Alors que va-t-il se passer demain sur les Champs-Élysées ? Quel avenir pour le mouvement des gilets jaunes ? Quel est son impact économique ? Comment sortir de la crise ?
Invités :
- Christophe Barbier - Editorialiste à « L’Express »
- Raphaëlle Bacqué - Grand reporter au « Monde »
- Cécile Crouzel - Chef de service au « Figaro Économie »
- Gérard-François Dumont- Géographe – Démographe
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé