Gilets jaunes : ça dégénère !
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Une semaine après une première mobilisation massive dans toute la France, les « gilets jaunes » ont de nouveau appelé à l’action nationale. Selon le chiffre provisoire du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, 23 000 personnes étaient mobilisées à la mi-journée pour « l’acte 2 » de leur mouvement contre la hausse des prix du carburant, des taxes et la baisse du pouvoir d’achat. A Paris, quelque 8 000 manifestants se sont réunis à plusieurs endroits de la capitale. Malgré une mobilisation massive des forces de l’ordre, des violences ont éclaté dès ce samedi matin sur les Champs-Elysées, où les « gilets jaunes » étaient particulièrement nombreux.
Les autorités ont notamment dû utiliser des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour repousser les manifestants qui tentaient de franchir le périmètre de sécurité instauré. Treize personnes ont été interpellées pour jets de projectiles et du mobilier urbain a été utilisé pour construire des barricades. Alors que les échanges restent tendus, plusieurs militants d’ultradroite ainsi que des casseurs, difficilement reconnaissables, auraient infiltré le cortège. Gilet jaune sur le dos, visage cagoulé et pavé arraché à la main, ils menacent violemment les forces de l’ordre. En région, où l’ambiance est plus calme, plusieurs rassemblements, barrages et des opérations de péage gratuit ont été organisés.
Face aux débordements qui ont lieu sur les Champs-Elysées, Christophe Castaner a dénoncé « les séditieux de l’ultradroite » qui ont notamment « répondu à l'appel de Marine Le Pen ». Ce que la présidente du Rassemblement national a immédiatement réfuté, soulignant la « stratégie de tension utilisée par le gouvernement » pour « mépriser, insulter, diaboliser les gilets jaunes ». Très actif sur les réseaux sociaux, Nicolas Dupont-Aignan déplore également une « manipulation scandaleuse » et une « mise en scène insupportable du gouvernement » à cause des casseurs. De son côté, Jean-Luc Mélenchon a défendu un « mouvement profondément populaire », tandis que le député de La France Insoumise Alexis Corbière a accusé Christophe Castaner d’inventer un « péril jaune fluo d'extrême droite pour insulter le peuple en colère ».
Alors que la hausse des prix du carburant provoque une levée des boucliers, un autre fléau s’est abattu sur plusieurs stations-services : dans l’Oise, des voleurs sont parvenus à dérober près de 16 000 litres de carburant. Grâce à une télécommande achetée facilement sur des sites spécialisés, les pirates ont pu déverrouiller les pompes à essence, protégées par un code de sécurité très faible. Une fois le système débloqué, il leur suffisait de remplir de carburant les cuves cachées dans leur fourgon. Avec l’augmentation des prix à la pompe, les autorités craignent la multiplication de ces pratiques.
Les débordements vont-ils éclipser les revendications des gilets jaunes ? L’ultradroite est-elle vraiment responsable de ces violences ? Faut-il craindre une multiplication des voleurs de carburant ?
Invités :
Yves Thréard - Directeur adjoint de la rédaction du Figaro
Alain Bauer - Professeur spécialiste des questions de sécurité publique - CNAM
Emmanuelle Anizon - Grand Reporter à L’Obs
Pascal Perrineau - Politologue
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé