Gilets jaunes : une journée de mobilisation sous tension
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À peine commencée, la manifestation des « gilets jaunes » contre la hausse des prix du carburant a tourné au drame dès ce matin. Une manifestante est décédée après avoir été renversée par une automobiliste à Pont-de-Beauvoisin. Prise de panique, la conductrice a accéléré alors que des manifestants tapaient sur sa voiture. Altercations, tensions avec les forces de l’ordre, accidents de la route sur les points de blocage : des incidents en série ont ensuite émaillé les manifestations dans le reste de la France. À la mi-journée, le ministère de l’Intérieur a fait état de 47 blessés dont trois graves. 24 personnes ont également été interpellées et 17 placées en garde à vue. Quelque 124 780 manifestants seraient mobilisés en ce moment à travers plus de 2 000 rassemblements. Cette mobilisation, née sur les réseaux sociaux, incarne aujourd’hui le ressentiment de la population périurbaine, lassée des politiques fiscales de l’État.
Une position également partagée par l’opposition. Alors que le mouvement des « gilets jaunes » semble échapper aux syndicats et aux partis, certaines personnalités politiques ont affiché leur soutien. Lors d’un rassemblement dans la région Auvergne Rhône-Alpes cet après-midi, Laurent Wauquiez a défendu un « mouvement qui vient de tout le monde » et espère que « le président de la République va les entendre ». Jean-Luc Mélenchon a quant à lui salué « un immense moment d'auto-organisation populaire ». Si elle n’est pas présente sur le terrain aujourd’hui, Marine Le Pen a martelé que « le Rassemblement National soutient de tout son cœur, de toute sa raison » les « gilets jaunes ». Nicolas Dupont-Aignant, également très investi, n’a pas hésité à distribuer des tracts lui-même, appelant aux blocages dans toute la France « pour que l’Elysée entende la colère légitime des Français ».
Les « gilets jaunes » sont-ils les nouveaux « bonnets rouges » ?
Alors que de nombreuses manifestations ont actuellement lieu dans toute la France, ce mouvement n’est pas sans rappeler celui de 2013, plus identitaire. Né en Bretagne, dans une région marquée par des plans sociaux à répétition, il avait un objectif précis : mettre fin à l’écotaxe. Cette mesure prévoyait de taxer les poids lourds en installant des portiques sur certains tronçons routiers. Face à la mobilisation massive des « bonnets rouges », le gouvernement avait finalement reculé et décidé de suspendre l’écotaxe en 2013, avant de l’abandonner complètement en 2016. Un succès pour les manifestants, une perte colossale de trois milliards d’euros pour l’État. Aujourd’hui, le combat des « gilets jaunes » est différent mais repose sur un point commun : le rejet de la fiscalité verte et le cri de colère d’une France « périphérique » qui se sent délaissée par le gouvernement.
Le mouvement des « gilets jaunes » va-t-il continuer après les manifestations ?
Quelle sera la réponse de l’exécutif ?
Les « gilets jaunes » auront-ils le même succès que les « bonnets rouges » en 2013 face au gouvernement ?
Invités :
Claude WEILL - Editorialiste politique à Nice-Matin / Var-Matin
Jérôme FOURQUET - Directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP, auteur de Le nouveau clivage
Nicolas CHAPUIS - Journaliste au service Police du Monde
Sophie FAY journaliste - Chef du service Economie à L’Obs
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé