Gilets jaunes : ça va durer ?

C dans l'air

Ils ne désarment pas. Après un week-end de mobilisation contre la hausse des prix des carburants et la baisse du pouvoir d'achat, les gilets jaunes poursuivent ce lundi leurs actions aux quatre coins de la France. Le Premier ministre Édouard Philippe a bien assuré dimanche soir au journal de 20 heures de France 2 « entendre la colère » qui gronde. Il a également prévenu : « le cap sera tenu ». Alors comme lui, les manifestants maintiennent le cap.   Dans la nuit, les barrages filtrants ou bloquants ont repris sur de nombreux axes routiers. Plusieurs dépôts pétroliers ont également été bloqués. C’est le cas notamment à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône, à Vern-sur-Seiche dans l’Ille-et-Vilaine, à Lespinasse, près de Toulouse, ou encore au port de La Pallice, à La Rochelle. Au total, les gilets jaunes seraient près de 13 000 à s’être rassemblés sur 358 sites, selon la police. La mobilisation « n’a évidemment pas la même ampleur que samedi », a relevé le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez. Mais attention aux blocages non signalés aux autorités a prévenu l’exécutif.   Un mort, plus de 400 blessés et près de 300 arrestations ce week-end. Des insultes homophobes ou racistes ont aussi été signalées. Dans l'Ain, un élu municipal de Bourg-en-Bresse a même été victime d'« une violente agression » alors qu'il se rendait au supermarché avec son compagnon. À Cognac, c'est une conductrice noire qui a été la cible de comportements racistes, essuyant des insultes telles que « retourne chez toi, retourne dans ton pays » ou encore « L'histoire des Noirs, on ne veut plus entendre parler de ça ! ». La scène a été filmée et relayée par La Charente libre. Les organisateurs ont dénoncé ces propos et le procureur de la République d'Angoulême a été saisi.   Des débordements donc, un pouvoir droit dans ses bottes et une mobilisation qui se poursuit sur le bitume ainsi que sur les réseaux sociaux. Deux appels à manifester « à pied, à cheval ou en voiture » pour « bloquer » Paris le 24 novembre prochain rencontre déjà un très grand succès sur Facebook et Twitter.   Alors le mouvement des « gilets jaunes » va-t-il se poursuivre ? Marcheront-ils sur Paris samedi prochain ? Que vont faire les routiers, les infirmiers et les agriculteurs ? Enfin au moment où à gauche comme à droite on critique un Édouard Philippe « inflexible », quelle sortie de crise pour l’exécutif ?     Invités :   Yves Thréard  - Directeur adjoint de la rédaction du Figaro   Brice Teinturier - Directeur Délégué de l’institut de sondages IPSOS   Vanessa Schneider - Grand Reporter au Monde    Emmanuelle Anizon - Grand Reporter à L’Obs