Macron face au défi de l'insécurité
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La scène - largement partagée sur les réseaux sociaux - est glaçante.
Un élève d’un lycée de Créteil braque une arme sur sa professeure en plein cours. Le jeune homme réclame d'être noté présent par l'enseignante.
Celle-ci reste immobile et impassible devant l'arme, un pistolet à billes de type airsoft.
Depuis ces faits datant de jeudi dernier, le hashtag #Pasdevagues a vu le jour sur Twitter et des milliers de témoignages d’enseignants confrontés à la violence ont été postés.
Ils racontent les agressions et insultes dont ils sont victimes ou témoins au quotidien dans les établissements scolaires et dénoncent le silence de leur hiérarchie qui leur répond qu'il « ne faut pas faire de vagues ».
De son côté, le chef de l’État a réagi rapidement sur les réseaux sociaux : « Menacer un professeur est inacceptable ». Les ministres de l'Éducation et de l'Intérieur ont « condamné avec la plus grande fermeté (...) ces actes inqualifiables » et annoncé la réunion d'un « comité stratégique, constitué de tous les acteurs œuvrant d’ores et déjà au quotidien pour un apprentissage serein, afin d’arrêter un plan d’actions ambitieux, visant à mettre un terme à de tels comportements ».
Autre lieu, autre scène violente devenue virale : en août dernier à Champigny, un groupe de jeunes hommes insulte des policiers venus pour une intervention banale. Les agents restent stoïques.
Aucune réponse, aucun geste.
L'auteur de la vidéo a été interpellé le 17 octobre, mais depuis des mois, la vidéo est très partagée sur les réseaux sociaux et elle soulève l'indignation générale.
Le nouveau ministre de l’Intérieur s’est rendu hier au commissariat pour dialoguer avec les policiers insultés.
A l’issue de cette entrevue, Christophe Castaner a estimé que lorsque des insultes sont subies par les policiers « contre celles et ceux qui incarnent notre autorité », « c’est la République qui recule, qui est menacée ». Reconnaissant une « situation de tension extrême et une très grande violence dans certains quartiers », le nouveau locataire de la place Beauvau a également détaillé dans les colonnes du JDD sa feuille de route au ministère alors que le sentiment d’insécurité progresse chez les Français.
Ainsi dans le dernier baromètre Odoxa-Fiducial, 64 % des personnes interrogées confient éprouver un sentiment d'insécurité, un chiffre en hausse de 6 points par rapport au dernier pointage, en juin dernier.
Surtout, cette enquête montre ce n'est pas le terrorisme qui inquiète le plus les Français mais bien l'insécurité du quotidien (délinquance, cambriolages et agressions) qui est en progression.
Et là, ils ne sont plus que 21 % à juger le gouvernement capable d'améliorer la situation.
Un chiffre qui n'avait jamais été aussi bas depuis la mise en place de ce baromètre, en juin 2016, et qui a baissé de 19 points depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée.
Les signaux sont au rouge, et ce n'est pas qu'une affaire de sondages. Tandis que des faits divers tragiques se succèdent, le ministère de l'Intérieur a reconnu, en août, que 173 000 actes de violence (hors vols) avaient été recensés au cours du premier semestre 2018, un record absolu.
A peine nommé, Christophe Castaner est donc déjà sous une énorme pression politique, d'autant plus que la démission de Gérard Collomb a donné à la droite l'occasion de taper fort sur l’exécutif qui a du mal à s’emparer des thématiques sécuritaires depuis le début du quinquennat.
Invités :
Bruno Jeudy - Rédacteur en chef du service politique de Paris Match
Cécile Cornudet - Editorialiste politique aux Echos
Mathieu Zagrodzki - Chercheur en science politique, spécialisé dans la sécurité quotidienne et la police
Jean-Marc Bailleul - Secrétaire général du syndicat majoritaires des cadres de la Sécurité Intérieure
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé