Hausse des carburants : Macron assume
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Les automobilistes le constatent chaque jour : les prix à la pompe flambent. En un an, le diesel a grimpé de 23% et l'essence de 14%. Une hausse en partie liée à l’augmentation continue des « taxes vertes ». De quoi alimenter la colère d’une partie de l’opinion publique et de l’opposition. Interpellé à l’Assemblée Nationale, le Premier ministre a défendu des « partis pris assumés » et « des mesures courageuses » au nom de la transition écologique. Pour accompagner les Français « les plus fragiles», il a rappelé les mesures prises par l’Etat comme la prime à la conversion et le chèque énergie. Mais pour Ségolène Royal, ces hausses d’impôts sont « un matraquage fiscal » sous couvert d’écologie. L'ancienne ministre de l'Environnement a notamment dénoncé une fiscalité verte « punitive », dont certaines mesures ont pourtant été lancées lorsqu’elle était au gouvernement.
Après la démission fracassante de Nicolas Hulot, qui avait appelé à un « sursaut » écologique en quittant le gouvernement, Emmanuel Macron l’a promis : il prendra des mesures « structurantes et historiques » face à l’urgence climatique. A l’approche des Européennes, l’objectif est clair : montrer que le gouvernement n’a pas perdu son ambition écologique. Et pour ce faire, le chef de l’Etat devra se tenir à l’une de ses promesses de campagne : décarboniser l‘économie et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Alors que la présentation de la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) a de nouveau été repoussée au mois de novembre, le gouvernement est attendu sur plusieurs dossiers importants : le nucléaire, le glyphosate, dont le calendrier de sortie reste flou, les péages urbains ou encore la taxe sur les poids lourds, après le fiasco politique et financier de l’écotaxe sous François Hollande.
L’écologie permet-elle de marquer des points en période d’élection ? A quelques mois des Européennes, les écologistes français se montrent optimistes, encouragés par les bons résultats de leurs voisins européens. Lors des élections régionales en Bavière, les Verts ont emporté 17,5% des voix et jusqu’à 30% à Munich. Au Luxembourg, le parti écologiste a gagné trois députés. En Belgique, il a récolté près de 17 % des voix aux municipales. Une percée électorale historique qui s’explique par le recul des sociaux-démocrates dans leurs pays. Mais également par une mobilisation grandissante des citoyens, plus préoccupés par les questions écologiques qu’avant et prompts à changer leurs habitudes.
Le gouvernement paiera-t-il dans les urnes sa politique de transition écologique ? Quelles sont les ambitions écologiques d’Emmanuel Macron et son gouvernement ? Le parti des Verts en France peut-il connaître le même succès que ses voisins européens ?
Invités :
Christophe Barbier - Editorialiste à L’Express
Claude Weill - Editorialiste à Nice-Matin / Var-Matin
Soazig Quemener - Rédactrice en chef du service politique de Marianne
Jérôme Fourquet - Directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé