Émission du vendredi 5 octobre 2018

C dans l'air

En visite hier à Colombey-les-Deux-Eglises, le président de la République, interpellé par une retraitée qui se plaignait de sa faible pension, a répondu : « le petit-fils du général de Gaulle m'a dit tout à l'heure que la règle devant son grand-père était : 'Vous pouvez parler très librement, la seule chose qu'on n'a pas le droit de faire, c'est de se plaindre.' Eh bien je trouve que c'était une bonne pratique qu'avait le général… Le pays se tiendrait autrement si on était comme ça ».   Un « parler cash » cher à Emmanuel Macron lors de ses déplacements qui a entraîné une avalanche de critiques de la part de l’opposition et qui risque d’envenimer un peu plus la situation entre le chef de l’État et les retraités. Alors qu’ils étaient dans la rue la veille pour protester contre la hausse de la CSG ou la sous-indexation des pensions, cette nouvelle sortie du président pourrait raviver la colère des plus anciens, qui se plaignent de perdre du pouvoir d’achat avec les mesures prises par l’exécutif.   Depuis le début du quinquennat, les retraités sont particulièrement mis à contribution par le gouvernement. Les choix budgétaires sont mus par l'idée de davantage rémunérer le travail mais au risque de mécontenter les 17 millions de Français qui sont à la retraite. A quelques mois des élections européennes de 2019, le pari pourrait s'avérer politiquement dangereux pour un exécutif qui s’installe dans l’impopularité : la cote de confiance d'Emmanuel Macron atteindrait aujourd’hui 30 % selon le dernier baromètre Elabe. Alors entre l’exécutif et les retraités, le divorce est-il consommé ?   Invités :   Christophe BARBIER  - Editorialiste à L’Express   Fanny GUINOCHET - Journaliste en charge des questions économiques et sociales à L’Opinion   Cécile CORNUDET - Editorialiste politique aux Echos   Bernard SANANÈS - Politologue et président d'Elabe, cabinet d'études et de conseil