Déficit public : on n'y arrive pas !
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Alors que la deuxième du quinquennat d’Emmanuel Macron a débuté sur fond de ralentissement de la croissance, le gouvernement doit faire face à une mauvaise nouvelle supplémentaire : le déficit public va augmenter en 2019. Il devrait passer de 2,6 % du PIB en 2018 à 2,8 % l’année prochaine selon les estimations publiées hier par Bercy.
Une correction qui a contraint l’exécutif à dégrader dans la foulée sa trajectoire de dette publique et qui vient s’ajouter à des indicateurs peu porteurs, notamment sur le front de l’emploi. Le taux de chômage a quasiment stagné à 9,1 % au deuxième trimestre 2018, alors que l’exécutif a promis de le ramener à 7 % en 2022. Quant aux créations d’emplois dans le secteur privé, qui avaient connu un record en 2017, elles ont continué de ralentir au deuxième trimestre, a annoncé l’Insee, ce mardi.
Une accumulation de mauvais chiffres qui risque de compliquer encore un peu plus la rentrée d’Emmanuel Macron, déjà frappé dans les sondages par une perte de confiance des Français, ainsi que l'équation du projet de budget 2019. Présenté le 24 septembre en Conseil des ministres, ce dernier doit notamment prendre en compte la transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), mis en place par François Hollande en 2013, en baisse de charges pérennes. Cette réforme, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, implique en effet une « année noire » pour les finances publiques, qui devront supporter simultanément les deux dispositifs. L'État sera ainsi contraint de débourser près de 20 milliards d'euros supplémentaires en faveur des entreprises, ce qui devrait accroître le déficit public de près de 0,9 point de PIB, a confirmé Bercy hier.
Dans ce contexte, « ce sera très difficile de tenir les 3 % », estime Alain Trannoy, directeur de recherches à l'EHESS, qui voit dans le PLF 2019 « le budget le plus difficile du quinquennat ». Du côté de Bercy, on se dit en revanche serein sur la capacité de la France à respecter ses engagements. « Nous resterons sous la barre des 3 % » du PIB a promis le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, insistant sur la nécessité de respecter les règles budgétaires de Bruxelles pour que la France retrouve « sa crédibilité sur la scène politique européenne ».
Alors quels seront les contours du projet de loi de finances (PLF) ? Pourquoi le déficit public est-il révisé à la hausse ? La politique budgétaire et fiscale d'Emmanuel Macron a-t-elle plombé la croissance économique française ? La France tiendra-t-elle ses objectifs en matière de déficit public ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance, auteur du Talent et les assassins, publié aux éditions Anne Carrière
- Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, directeur adjoint au Département Analyse et Prévision
- Béatrice Mathieu, rédactrice en chef adjointe à l’Express, chef du service économie
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Échos, et éditorialiste à France Inter
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé