Impôt à la source : tu veux ou tu veux pas ?
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A la veille d’une réunion décisive, ce mardi 4 septembre à l’Élysée, sur le prélèvement à la source, la confusion s’est accentuée ce week-end sur l’avenir de cette réforme. Cette refonte de la collecte de l’impôt sur le revenu, héritée de l’ère Hollande, sera-t-elle bien lancée comme prévu le 1er janvier 2019 ? La question est posée depuis que le président a délibérément porté jeudi le sujet sur la place publique, n’excluant pas son report, voire son annulation. Pourquoi ?
Les exégèses se multiplient. Cette réforme présente-t-elle un trop fort risque politique ? En cette rentrée compliquée pour l’exécutif, marquée par un ralentissement de la croissance, l’explication la plus mise en avant est la crainte de son effet sur le pouvoir d’achat et donc sur la consommation : les Français risqueraient de subir un choc en voyant leur fiche de paie de fin janvier amputée de 100, 200 euros ou plus. Parallèlement, à partir du 1er octobre, les cotisations sociales vont baisser pour les salariés du privé, une catégorie choyée par le gouvernement au nom de la réhabilitation de la « valeur travail ». Or, si le prélèvement à la source est mis en œuvre le 1er janvier 2009, cette mesure sera diluée, tout sera brouillé. Pour beaucoup, il s’agit là d’un très mauvais « timing » politique pour le gouvernement qui voit surgir les spectres du pouvoir d'achat et d'un nouveau « ras-le-bol » fiscal.
L'autre explication avancée est la peur du bug technique, de la pagaille fiscale, de contribuables prélevés à tort et à travers. Le risque n'est pas nouveau, mais une note administrative publiée par le Parisien, samedi 1er septembre, évoquant des erreurs en série sur ce système de prélèvement a relancé le débat sur le degré de préparation de Bercy. Selon un « document ultra-confidentiel » de la direction générale des finances publiques (DGFIP), les tests menés ont fait apparaître de très nombreuses erreurs, jusqu’à 352 000 en février. Et les sources de dysfonctionnements seraient multiples : lors des tests, le système amenait certains contribuables à payer l’impôt d’un homonyme en plus du leur ou de payer plusieurs fois leur propre impôt. Il précise également que les employeurs (entreprises ou organismes publics), auquel échoira dorénavant la tâche de collecter l’impôt sur le revenu, ne sont pas tous prêts.
En première ligne sur ce dossier, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin continue néanmoins de clamer que tout fonctionne. « Techniquement oui on est prêt » a-t-il répété ce week-end. « Est-ce que psychologiquement les Français sont prêts ? C’est une question à laquelle collectivement nous devons répondre ».
Entre les soucis techniques et les risques politiques, l’exécutif hésiterait à lancer cette réforme en janvier 2019. Une réunion décisive aura lieu demain matin l’Élysée entre Emmanuel Macron et Gérald Darmanin. Mardi devrait donc être une journée clé avec l’annonce attendue, depuis la démission de Nicolas Hulot, du remaniement.
Invités :
Yves THRÉARD, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
Cécile CORNUDET, éditorialiste politique aux Echos
Frédéric SAYS, journaliste, auteur du livre Dans l’enfer de Bercy aux Editions JC Lattès
Laurent FARGUES, journaliste à challenges
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé