Émission du samedi 18 août 2018
C dans l'air- 1 h 6 min
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L’heure est au recueillement à Gênes où une cérémonie religieuse s’est tenue ce matin en hommage aux victimes de l’effondrement du pont Morandi. Dans le hall du parc des expositions transformé en chapelle ardente, dix-huit cercueils couverts de fleurs blanches et de photos étaient alignés. A leur arrivée, les pompiers ont été chaleureusement applaudis par des milliers de personnes réunies dans la douleur et l’émotion. Le président italien Sergio Mattarella ainsi que les vice-Premiers ministres Matteo Salvini et Luigi Di Maio ont également participé à la messe aux côtés des familles endeuillées. Mais la moitié d’entre elles a toutefois décidé de ne pas venir aux funérailles nationales, préférant des cérémonies privées ou appelant au boycott pour dénoncer la responsabilité de l’Etat. Alors que le deuil commence pour ces familles, les secours poursuivent leurs recherches dans les décombres du pont Morandi. Ce matin, le bilan macabre est passé de 38 à 41 victimes après la découverte des corps d’une famille.
Après la catastrophe du pont Morandi, le gouvernement italien se retrouve sous le feu des critiques. En première ligne, le Mouvement 5 étoiles (M5S) est rattrapé par sa vive opposition à la création d’une bretelle autoroutière qui aurait permis de contourner Gênes. Ce projet avait pour but d’alléger la circulation sur le viaduc qui n’était pas adapté à un trafic de poids lourds soutenu. Après le drame, le M5S a accusé la société concessionnaire Autostrade per l'Italia de ne pas avoir réalisé les travaux nécessaires pour l’entretien du pont. Le leader de La Ligue, Matteo Salvini, a également provoqué l’indignation après la publication de photos prises lors d’un dîner festif, quelques heures seulement après l’écroulement du pont Morandi. Chemise ouverte, attitude détendue et sourire aux lèvres, le ministre de l’Intérieur fête sa victoire électorale. "Un affront à la douleur" du pays pour ses opposants, une "honte" pour les internautes choqués par cette attitude. Le lendemain du drame de Gênes, Matteo Salvini avait blâmé "les contraintes européennes" qui "empêchent" d’allouer le budget nécessaire à l’entretien des autoroutes dans le pays.
Pour éviter que la catastrophe de Gênes ne se produise en France, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a annoncé la mise en œuvre de moyens supplémentaires pour entretenir les infrastructures dans le pays. Selon un rapport gouvernemental publié en juillet, un tiers des ponts nécessite des réparations. C’est notamment le cas pour le viaduc de Gennevilliers, où un mur de soutènement s’est effondré en mai dernier. Même constat sur les routes françaises : 17% du réseau routier non concédé, soit 12 000 km environ, présente des dégradations plus ou moins importantes. 7% des infrastructures, comme des ponts ou des tunnels, ont besoin d’être rénovées. Selon un rapport, le gouvernement devrait investir un milliard d'euros par an pendant vingt ans pour rénover le réseau.
Quelles conséquences aura l’effondrement du pont Morandi sur la ville de Gênes ? Cette catastrophe provoquera-t-elle une prise de conscience au sein du gouvernement italien ? Le réseau routier français est-il dangereux ?
Invités :
Patrick MARTIN-GENIER - Professeur de droit à Sciences Po Paris et spécialiste en affaires publiques et des collectivités territoriales
Clotilde CHAMPEYRACHE - Économiste spécialiste de l’Italie
Eva MORLETTO - Correspondante pour Famiglia Cristiana et fondatrice du site Davincipost.info
Julien VICK - Délégué général du Syndicat des équipements de la route (SER)
Présenté par : Axel de Tarlé