La vidéo n'est pas disponible
On parle de ce qui vous intéresse ?
Juste pour vous proposer des recommandations… qui vous intéressent ;)
Opérations "mains rouges" : les manipulations de Poutine
C dans l'air- Décryptage & investigation
- 1 h 4 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Moscou montre ses muscles. Hier, l'armée russe a annoncé avoir débuté près de l'Ukraine des exercices militaires sur l'utilisation d'armes nucléaires tactiques. Une démonstration de force et une manière de répondre à la proposition d'Emmanuel Macron qui suggérait il y a quelques semaines d'élargir la dissuasion nucléaire au continent européen. Sur le terrain, la Russie continue également d'avancer. Depuis le 10 mai, ses bataillons ont conquis un peu plus de 150 kilomètres carrés de territoire dans la région de Kharkiv. La zone d'affrontements s'étire désormais sur plus de 1 000 kilomètres. Une difficulté pour les troupes ukrainiennes qui peinent à couvrir le front. Toujours dans cette stratégie de dispersion, la Russie attroupe actuellement entre 9 000 et 10 000 hommes au nord de la Russie, juste en face de la région ukrainienne de Soumy. Si le président ukrainien Zelensky assure que "nous gardons le contrôle partout", l'inquiétude monte dans les rangs de l'état-major fait déjà face à une pénurie d'hommes. L'Ukraine aimerait également mieux protéger son ciel, elle déplore déjà quelque 8 000 attaques de missiles balistiques et drones de longue portée russes. Mais elle manque de technologies. Dans une tribune publiée par Le Monde la semaine dernière, plusieurs intellectuels appellent d'ailleurs les Européens à livrer à l'Ukraine du matériel sol-air, à l'image des Patriot américains ou des SAMP/T-Mamba franco-italiens, à même de détruire les missiles balistiques russes. "C’est cet ensemble qu’il faut procurer d’urgence à l’Ukraine, afin de fermer le ciel ukrainien aux missiles russes", écrivent-ils. Si les partenaires de l'Ukraine sont divisés sur la degré d'aide militaire à apporter, certains font déjà les frais de la guerre indirecte menée par le Kremlin à l'Occident. Depuis plusieurs mois, les tentatives d'ingérence russes se multiplient, de la Pologne à l'Espagne en passant par la France. Hier, plusieurs médias ont révélé que la DGSI suspectaient la Russie d'être à l'origine des mains rouges taguées sur le Mémorial de la Shoah découvertes la semaine dernière, à Paris. Une affaire similaire avec celle des étoiles de David peintes sur les murs parisiens, là encore pilotée par le FSB, estiment les renseignements français. Selon eux, cette campagne de désinformation destinée à diviser les opinions publiques a débuté dès le printemps 2023 en Pologne. Des Moldaves, pilotés, à distance par le FSB y menaient déjà des actions de désinformation, de surveillance et de sabotage. Et pas plus tard qu'hier, une attaque cyber "d'une ampleur inédite" a visé la Nouvelle-Calédonie, selon le gouvernement local, alors que le président Emmanuel Macron s'apprêtait à se atterrir sur l'archipel. Quelques jours plus tôt, c'est le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui faisait état d'une ingérence de l'Azerbaïdjan, proche de la Russie, dans les émeutes qui agitent le territoire d'Outre-mer. Toujours sur le plan international, la Cour pénale internationale reste au centre de l'attention. Il y a deux jours, son procureur général, Karim Khan, a demandé à la cour l'émission de mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu, deux de ses ministres et trois des principaux chefs du Hamas. Cette décision, qui doit encore être validée par les trois juges de la chambre préliminaire, a suscité une levée de boucliers de la part de plusieurs pays comme les États-Unis, l'Italie ou l'Allemagne, qui y voient un dangereux parallèle entre le Hamas et l'État hébreu. De son côté, le Quai d'Orsay a annoncé "soutenir la CPI". Mais qui est donc Karim Khan, l'homme qui fait encore un peu plus trembler le cabinet de guerre de Netanyahu ? Avocat de formation, ce britannique a été procureur de la Couronne d'Angleterre avant de se lancer dans le droit international. Avant d'être nommé procureur général de la CPI en 2021, il a notamment dirigé l'enquête de l'ONU qui a mis en évidence le génocide des Yézidis perpétré par Daech Irak. En 2023, c'est aussi sous ses ordres, que la CPI a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour les crimes de guerre supposés commis en Ukraine. Quelle est la stratégie de Vladimir Poutine en ouvrant un nouveau front en Ukraine ? Pourquoi les Européens suspectent Moscou d'ingérences dans l'UE ? Et qui est Karim Khan, le procureur général de la CPI qui vient de demander un mandat d'arrêt contre Netanyahu ? Nos invités : Général Dominique Trinquand, Ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, auteur de "Ce qui nous attend" Alain Pirot, Journaliste spécialiste des questions de défense Anne Nivat, Reporter de guerre, auteure de "La haine et le déni" Frédéric Charillon, Politologue- spécialiste des relations internationales. Ancien directeur de l’Institut de recherches stratégiques de l’Ecole militaire (Irsem).
En savoir plusDu même programme
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 2h C dans l'air Trump : l'outrance, la surenchère... et la victoire ? diffusé le 22/10 | 1 h 3 min
- C dans l'air plus que 2j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Moscou montre ses muscles. Hier, l'armée russe a annoncé avoir débuté près de l'Ukraine des exercices militaires sur l'utilisation d'armes nucléaires tactiques. Une démonstration de force et une manière de répondre à la proposition d'Emmanuel Macron qui suggérait il y a quelques semaines d'élargir la dissuasion nucléaire au continent européen. Sur le terrain, la Russie continue également d'avancer. Depuis le 10 mai, ses bataillons ont conquis un peu plus de 150 kilomètres carrés de territoire dans la région de Kharkiv. La zone d'affrontements s'étire désormais sur plus de 1 000 kilomètres. Une difficulté pour les troupes ukrainiennes qui peinent à couvrir le front.
Toujours dans cette stratégie de dispersion, la Russie attroupe actuellement entre 9 000 et 10 000 hommes au nord de la Russie, juste en face de la région ukrainienne de Soumy. Si le président ukrainien Zelensky assure que "nous gardons le contrôle partout", l'inquiétude monte dans les rangs de l'état-major fait déjà face à une pénurie d'hommes. L'Ukraine aimerait également mieux protéger son ciel, elle déplore déjà quelque 8 000 attaques de missiles balistiques et drones de longue portée russes. Mais elle manque de technologies. Dans une tribune publiée par Le Monde la semaine dernière, plusieurs intellectuels appellent d'ailleurs les Européens à livrer à l'Ukraine du matériel sol-air, à l'image des Patriot américains ou des SAMP/T-Mamba franco-italiens, à même de détruire les missiles balistiques russes. "C’est cet ensemble qu’il faut procurer d’urgence à l’Ukraine, afin de fermer le ciel ukrainien aux missiles russes", écrivent-ils.
Si les partenaires de l'Ukraine sont divisés sur la degré d'aide militaire à apporter, certains font déjà les frais de la guerre indirecte menée par le Kremlin à l'Occident. Depuis plusieurs mois, les tentatives d'ingérence russes se multiplient, de la Pologne à l'Espagne en passant par la France. Hier, plusieurs médias ont révélé que la DGSI suspectaient la Russie d'être à l'origine des mains rouges taguées sur le Mémorial de la Shoah découvertes la semaine dernière, à Paris. Une affaire similaire avec celle des étoiles de David peintes sur les murs parisiens, là encore pilotée par le FSB, estiment les renseignements français. Selon eux, cette campagne de désinformation destinée à diviser les opinions publiques a débuté dès le printemps 2023 en Pologne. Des Moldaves, pilotés, à distance par le FSB y menaient déjà des actions de désinformation, de surveillance et de sabotage. Et pas plus tard qu'hier, une attaque cyber "d'une ampleur inédite" a visé la Nouvelle-Calédonie, selon le gouvernement local, alors que le président Emmanuel Macron s'apprêtait à se atterrir sur l'archipel. Quelques jours plus tôt, c'est le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui faisait état d'une ingérence de l'Azerbaïdjan, proche de la Russie, dans les émeutes qui agitent le territoire d'Outre-mer.
Toujours sur le plan international, la Cour pénale internationale reste au centre de l'attention. Il y a deux jours, son procureur général, Karim Khan, a demandé à la cour l'émission de mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu, deux de ses ministres et trois des principaux chefs du Hamas. Cette décision, qui doit encore être validée par les trois juges de la chambre préliminaire, a suscité une levée de boucliers de la part de plusieurs pays comme les États-Unis, l'Italie ou l'Allemagne, qui y voient un dangereux parallèle entre le Hamas et l'État hébreu. De son côté, le Quai d'Orsay a annoncé "soutenir la CPI". Mais qui est donc Karim Khan, l'homme qui fait encore un peu plus trembler le cabinet de guerre de Netanyahu ? Avocat de formation, ce britannique a été procureur de la Couronne d'Angleterre avant de se lancer dans le droit international. Avant d'être nommé procureur général de la CPI en 2021, il a notamment dirigé l'enquête de l'ONU qui a mis en évidence le génocide des Yézidis perpétré par Daech Irak. En 2023, c'est aussi sous ses ordres, que la CPI a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour les crimes de guerre supposés commis en Ukraine.
Quelle est la stratégie de Vladimir Poutine en ouvrant un nouveau front en Ukraine ? Pourquoi les Européens suspectent Moscou d'ingérences dans l'UE ? Et qui est Karim Khan, le procureur général de la CPI qui vient de demander un mandat d'arrêt contre Netanyahu ?
Nos invités :
Général Dominique Trinquand, Ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, auteur de "Ce qui nous attend"
Alain Pirot, Journaliste spécialiste des questions de défense
Anne Nivat, Reporter de guerre, auteure de "La haine et le déni"
Frédéric Charillon, Politologue- spécialiste des relations internationales. Ancien directeur de l’Institut de recherches stratégiques de l’Ecole militaire (Irsem).
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions