Voile, chômage... Attal sur la ligne dure
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Après avoir, déjà, acté 10 milliards de coupes budgétaires pour cette année et encore 20 milliards de marges supplémentaires l'an prochain, l’exécutif cherche toujours plus d'économies pour compenser le dérapage du déficit public, qui atteint 5,5 % du PIB en 2023 soit 0,6 % de plus que les prévisions du gouvernement. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a convoqué, cet après-midi, tous les chefs des groupes parlementaires pour une séance de brainstorming à Bercy, sous le regard des agences de notation. Parmi les pistes déjà évoquées et confirmées hier soir par le Premier ministre au JT de TF1 : le lancement d’une troisième réforme de l’assurance chômage en cinq ans.
Depuis 2021, il faut travailler plus pour être indemniser : six mois sur deux ans. Depuis le 1er février 2023, c’est la durée d’indemnisation qui a baissé d’un quart. Un accord entre patronat et syndicats, censé durcir les règles pour les séniors, est attendu, mais voilà qu’une troisième négociation est demandée par Gabriel Attal sur une réforme "globale" destinée à durcir davantage encore les règles d'indemnisation. Le Premier ministre laisse aux partenaires sociaux jusqu’à l’été pour tout revoir encore une fois avec l’idée d’appliquer la réforme dès l’automne. D’ici là, le gouvernement présentera "mi-avril" la trajectoire pour atteindre les 3 % de déficit en 2027 et fera "fin juin" une proposition pour le prochain budget. Mais pas question d’augmenter les impôts pour faire rentrer plus d’argent dans les caisses de l’État. Si le débat agite depuis plusieurs jours l’échiquier politique jusque dans les rangs de la majorité, Gabriel Attal hier soir a fermé la porte, à l’exception, pourquoi pas, des superprofits des entreprises.
Le Premier ministre est également revenu sur la question de la laïcité et a annoncé que l'État "allait porter plainte" pour "dénonciation calomnieuse" contre l'élève qui a accusé à tort le proviseur de son lycée de l'avoir violentée après son refus d'enlever son voile. "L'État, l'institution, sera toujours aux côtés de ses agents, de ceux qui sont en première ligne face à ces atteintes à la laïcité", a fait valoir Gabriel Attal, au lendemain de l'annonce du départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel, menacé de mort depuis l'incident. "La laïcité est sans cesse mise à l’épreuve", a-t-il déploré, évoquant "une forme d’entrisme islamiste" dans les établissements scolaires et rappelant sa décision d’interdire l’abaya à l’école quand il était ministre de l’Éducation. "Le proviseur a tout simplement fait son travail (…) Je veux vraiment lui rendre hommage parce qu'il a une très grande dignité dans cette épreuve. Il devait partir en retraite au mois de juin. (...) Certains lui ont conseillé, pour des raisons de sécurité, de partir un peu plus tôt", a affirmé Gabriel Attal.
Vingt ans après la loi sur les signes religieux dans les écoles françaises, près de huit Français sur dix estiment que la laïcité est en danger dans le pays, selon une récente enquête Odoxa-Backbone Consulting réalisée pour Le Figaro. Dans le détail, si une majorité de 61% des Français considèrent que la laïcité est bien respectée à l'hôpital et dans les services administratifs, 56 % jugent qu'elle l'est mal à l'école. D'après un sondage IFOP réalisé en 2022, 56 % des enseignants du public se sont déjà auto-censurés pour éviter des incidents sur les questions de religion.
Nos invités :
Jérôme Jaffré, Politologue - Chercheur associé au CEVIPOF
Anne Rosencher, Directrice déléguée de la rédaction - "L’Express"
Guillaume Daret, Grand reporter au service politique - France Télévisions
Jean Garrigues, Historien, Président du Comité d’histoire parlementaire et politique
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions