Moscou : Daech revendique, Poutine pointe l'Ukraine
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L'effroi. Un attentat a été commis hier au Crocus City Hall de Krasnogorsk, à la périphérie de Moscou. Le bilan s’élève désormais à 133 morts, a annoncé le Comité d’enquête de la Fédération de Russie, sur Telegram. L’Etat islamique au Khorassan, une branche afghane de l’organisation, a revendiqué l'attaque dès hier soir. Le groupe terroriste affirme que l’attentat a été commis par quatre de ses combattants. Le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé aujourd'hui que le dimanche 24 mars serait un jour de deuil national, dans un discours retransmis à la télévision. Il a qualifié cette attaque d’"acte terroriste sanglant et barbare". Vladimir Poutine a aussi assuré que tous les auteurs, organisateurs et commanditaires de ce crime seraient "justement et inévitablement punis". Le président russe a assuré samedi, dans une allocution télévisée, que "les quatre auteurs directs, tous ceux qui ont tiré et tué des personnes", avaient été arrêtés alors qu’ils "tentaient de fuir et se dirigeaient vers l’Ukraine". Kiev a de son côté fermement démenti toute implication dans l'attaque. Les réactions à cette attaque ne se sont pas fait attendre. Le président chinois, Xi Jinping, a présenté aujourd'hui ses "condoléances" à son homologue russe. L’Inde s'est dit "solidaire" de la Russie. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a condamné une attaque "inacceptable". En Occident, Londres condamne "avec la plus grande fermeté l’attaque terroriste", tout comme le chancelier allemand, Olaf Scholz. Emmanuel Macron a également dénoncé cet attentat.
Ce n'est pas la première fois que l'Etat Islamique frappe la Russie. Si l'organisation a perdu la mainmise territoriale qui fut la sienne en Syrie et en Irak, du temps du "califat", elle conserve dans cette région de nombreux combattants. Elle semble en guerre contre le monde entier et perpétue depuis de nombreux attentats terroristes un peu partout sur la planète. Des pays musulmans, comme l'Afghanistan, ont récemment été touchés, tout comme la Russie hier. Et les pays occidentaux sont également ciblés.
Cette attaque à Moscou interroge donc sur l'état de la menace terroriste en France, à quelques mois des Jeux Olympiques de Paris. D'autant que des menaces d’attentat contre des établissements scolaires des Hauts-de-France ont été diffusées, aujourd'hui et hier soir, via leurs espaces numériques de travail piratés. Une cinquantaine d’établissements d’Ile-de-France, principalement des lycées, avaient déjà fait l’objet de menaces similaires, mercredi et jeudi. Le 2 décembre dernier, un touriste allemand est mort à Paris, sous les coups d’un assaillant armé d’un couteau et d’un marteau. Moins de deux mois plus tôt, Dominique Bernard, un enseignant âgé de 57 ans, était tué dans l’enceinte du lycée Gambetta-Carno d'Arras suite à une attaque au couteau. Deux personnes avaient également été blessées. Depuis l’attentat contre “Charlie Hedo”, le 7 janvier 2015, les attentats islamistes qui ont fait plus de 260 morts dans l’Hexagone.
Si la Russie a été durement frappée sur son sol hier, sa guerre en Ukraine se poursuit. Deux ans après le début du conflit, Moscou change de ton et de mots. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov admet en effet dans un entretien accordé au média Argoumenty I Fakty, que son pays est "en état de guerre" contre l’Ukraine. C'est la fin d’un tabou. Et cette nouvelle donne sémantique pourrait également signifier l'approche une mobilisation massive. Durant la campagne électorale russe, Vladimir Poutine, depuis largement réélu, avait affirmé qu'il y aurait plus d'efforts à fournir en Ukraine. Son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, vient en outre d'annoncer son intention de créer deux nouvelles armées d'ici la fin de l'année. Sur le terrain, la campagne de bombardements russe est extrêmement soutenue ces derniers jours. Le pays a massivement frappé les infrastructures énergétiques ukrainiennes. Zaporijjia est au bord du black-out. Huit missiles russes ont en effet touché dans la nuit de jeudi à vendredi la plus grande centrale hydroélectrique d’Ukraine. Cette même nuit, pas moins de 90 missiles et 60 drones explosifs ont frappé le pays, soit l'une des attaques les plus importantes de ces derniers mois. Le bilan est d'au moins cinq morts et plusieurs blessés.
Quelles conséquences l'attentat de Moscou aura-t-il pour la Russie et Vladimir Poutine ?
Quel est l'état de la menace terroriste en France ?
Combien de temps l'Ukraine pourra-t-elle tenir face aux bombardements russes ?
Nos invités :
Wassim Nasr, Journaliste spécialiste des mouvements djihadistes - France 24
Alban Micoczy, Grand reporter – France Télévisions, Ancien correspondant en Russie
Manon Loizeau, Journaliste - Réalisatrice , Co-auteure du documentaire "Ukraine. Sur les traces des bourreaux"
Pascal Boniface, Directeur de l’IRIS Institut de Relations Internationales et Stratégiques, Auteur de "Géostratégix 2 : Les grands enjeux du monde contemporain"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions