Dette, déficits : panique à bord !
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Dette française : alerte rouge à Bercy ?
Il veut éviter les procès en amateurisme. Alors que le déficit public pourrait atteindre 5,6 % du PIB sur l'année 2023 (contre 4,8 % en 2022), le chef de l'État a réuni hier soir à l'Élysée ses ministres et cadres de la majorité, pour tenter de trouver des solutions à l'accroissement de la dette. "On doit faire face à un choc économique conjoncturel lié notamment à la géopolitique. On assume et on dit la vérité aux Français", a déclaré Emmanuel Macron. Le gouvernement veut faire 30 milliards d'euros d'économie d'ici 2025 mais ses membres se divisent sur la manière d'y arriver. Faut-il augmenter les impôts, alors qu'Emmanuel Macron avait promis 2 milliards de baisse d'impôts aux classes moyennes en janvier dernier ? De son côté, Matignon plaide pour des réductions de dépenses publiques. Gabriel Attal a déjà annoncé vouloir durcir les règles de l'assurance chômage, malgré deux réformes en 2019 et 2023. Une chose est sûre, le temps presse : les agences Fitch et Moody’s dévoileront leur notation sur la dette française fin avril.
Il y a quelques semaines, le ministre en charge des comptes publics, Thomas Cazenave a évoqué une troisième voie intéressante : réduire les affectations de longue durée (ALD), ces dépenses prises en charge à 100% par la Sécurité sociale et qui représentent les deux tiers de son budget. En France, 13 millions de personnes sont touchées par ces ALD, notamment pour le diabète ou les insuffisances cardiaques. Sur les 12 milliards d'économie que le gouvernement espère faire pour boucler le budget 2025, la moitié devrait venir des réductions de dépenses de la Sécurité sociale dont les comptes sont dans le rouge. Dans un entretien accordé au journal Le Monde le 6 mars dernier, Bruno le Maire a aussi pointé les transports médicaux de malades, qui coûtent 5,7 milliards d'euros chaque année : "Je crois à un État fort, mais pas à un État qui se disperse, qui finance tout et devient une pompe à fric".
Mais les dépenses publiques ne sont pas les seules à être dans le viseur de Bercy. Bruno Le Maire a fait du remboursement des prêts garantis par l'État (PGE) l'une de ses priorités pour l'année 2024. Selon le médiateur national du crédit à la Banque de France, 52 % des échéances ont été honorées à fin novembre 2023, sur un total de 144 milliards d’euros de prêts accordés. Mais du côté des chefs d'entreprise, on peine à rembourser l'État depuis la crise sanitaire : "Les trois quarts de nos adhérents disent rencontrer des difficultés pour rembourser leur PGE, qui représente pour eux une échéance moyenne de 2 000 euros par mois", a déclaré au Monde Jean-Guilhem Darré, délégué général du Syndicat des indépendants. D'autant que les faillites d'entreprises ont augmenté de 34% en 2023 par rapport à 2022, notamment en raison de la hausse des coûts de l'énergie, de l'inflation ou des taux d'intérêt. De quoi craindre une vague de faillites en 2024 ? Pour limiter le risque Bercy a allongé jusqu'à fin 2026 la possibilité, pour les entreprises ayant fait recours à un PGE, de demander un rallongement des échéances de paiement.
Quels risques fait peser l'augmentation de la dette française sur l'État ? Quelles sont les pistes étudiées par le gouvernement pour revenir sous la barre des 5% de déficit public ? Et les PGE sont-ils devenus un boulet pour le gouvernement ?
Nous en parlerons dans #cdanslair à 17.45 sur France 5. Retrouvez la présentation des experts de ce soir sur notre site. Vous pouvez dès maintenant nous poser vos questions en commentaire !
Nos invités :
Christophe Barbier, Éditorialiste politique, conseiller de la rédaction - "Franc-Tireur"
Cécile Cornudet, Éditorialiste politique - "Les Échos"
Mathieu Plane, Économiste, directeur adjoint du Département Analyse et Prévision – OFCE
Olivier Babeau, Essayiste - Président de l’Institut Sapiens
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions