Face à Poutine, que pèse notre armée ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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L’armée de Terre française "se tient prête" affirme son chef d’état-major Pierre Schill, dans une tribune publiée ce mardi dans Le Monde. "Quelles que soient les évolutions de la situation internationale, les Français peuvent en être convaincus : leurs soldats répondront présent", assure-t-il dans les colonnes du quotidien du soir. "Pour se prémunir d’agressions à son égard et défendre ses intérêts, l’armée française se prépare aux engagements les plus durs, le fait savoir et le démontre".
Cette prise de parole rare intervient à l’heure "où les foyers de crise se multiplient" depuis le début de l’année et que le débat sur la stratégie à adopter pour aider l’Ukraine se poursuit. Récemment, le président de la République a suscité des remous en France et en Europe en déclarant "ne pas exclure" que des troupes occidentales soient envoyées à l’avenir en Ukraine. Malgré la controverse, Emmanuel Macron a ensuite assuré que les mots qu’il employait étaient "pesés" et "mesurés", affirmant dans le même temps refuser toute "logique d’escalade" avec Moscou.
L’objectif affichée du général Schill est "que la puissance démontrée par nos forces" "dissuade les attaques contre la France". La France s’appuie en particulier sur la dissuasion nucléaire, qui "a sanctuarisé ses intérêts vitaux", ainsi que sur "des forces entraînées et interopérables avec les armées alliées", principalement européennes.
Mais en matière de dissuasion nucléaire, de quel arsenal dispose la France ? Le ministère des Armées a annoncé lundi une "collaboration" avec EDF pour produire avec le CEA du tritium, un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion. Quel est le but de cette relance de la production de tritium ? Et l’armée de Terre est-elle réellement prête ? Officiellement, la France a la capacité d’engager 20 000 hommes dans un délai de trente jours et se dote des moyens de commander jusqu’à 60 000 hommes, Français et alliés, selon Pierre Schill. Au total, elle compte 121 000 soldats et peut appeler en renfort 24 000 réservistes, d’après l’armée de Terre.
Néanmoins, depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, plusieurs parlementaires et experts se sont inquiétés du niveau d’équipement des forces françaises, qui ne permettrait pas à son armée de Terre de tenir plus de quelques mois en cas d’affrontement direct, notamment en matière de munitions. A la fin de l’année, Paris espère produire 4 à 5 000 obus par mois contre un millier avant l’invasion russe. Mais cela ne représente que la moitié, voire un tiers, des obus tirés en une journée par Moscou sur l’Ukraine.
Des obus et des munitions qui continuent de manquer aux forces ukrainiennes alors que l’aide américaine reste toujours bloquée au Congrès par les élus républicains proches de Donald Trump et que la Russie gagne du terrain. Pour tenter de rassurer Kiev, plusieurs pays européens dont l’Allemagne ont annoncé hier de nouvelles tranches d’aide, soulignant la nécessité de soutenir leur allié dans la durée.
En Russie, deux jours après sa réélection, Vladimir Poutine a demandé ce mardi au Service fédéral de sécurité (FSB, ex-KGB), d’aider les entreprises russes à contourner les sanctions imposées par les pays occidentaux en raison de la guerre en Ukraine. Il a également exhorté ses espions à retrouver "les traîtres quel que soit l’endroit où ils se trouvent". Parallèlement, le directeur des renseignements extérieurs russes, Sergey Naryshkin a indiqué que la "France prépare l'envoi d'un contingent militaire de 2000 hommes en Ukraine". Des propos qui ont rapidement été démentis en France par le ministère des Armées. Dans un message, il indique que "la manœuvre orchestrée par Sergey Naryshkin illustre une nouvelle fois le recours systématique de la Russie à la désinformation. Nous considérons ce genre de provocations irresponsables."
Nos invités :
Bruno Tertrais, Directeur adjoint de la FRS, conseiller géopolitique à l’Institut Montaigne
Colonel Peer De Jong,Vice-président de l'Institut Themiis
Alain Pirot, Journaliste spécialiste des questions de défense
Antoine Vitkine, Journaliste, réalisateur du documentaire "La vengeance de Poutine"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions