Alerte sur la dette : le retour des hausses d'impôts ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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Plusieurs voyants sont au rouge et la situation n’est pas seulement "préoccupante", mais "sérieuse" alerte la Cour des comptes. Dans son dernier rapport publié mardi, l’institution présidée par Pierre Moscovici étrille le gouvernement pour sa gestion des finances publiques "aujourd’hui parmi les plus dégradées de la zone euro". "En cause notamment, nos déficits qui étaient égaux ou supérieurs à 5 % en 2023" et un scénario initial "improbable" pour 2024 avec une trajectoire "peu ambitieuse et fragile" sur le déficit public.
Depuis plusieurs semaines, alors que la France est sous le regard des agences de notation, l’exécutif répète que l’urgence est au rétablissement des finances publiques. Bruno Le Maire qui a fait la promesse ramener le déficit public à 4,4 % du PIB fin 2024 et à 3 % en 2027 martèle vouloir réduire la dépense publique. Et pour cela le patron de Bercy entend faire cette année 10 milliards d’euros de coupes budgétaires, essentiellement sur la transition écologique, l’assurance chômage ou l’éducation, puis encore au moins 20 milliards d’euros de coupes dans le budget 2025.
Mais pour nombre d’économistes ce plan semble déjà largement insuffisant pour ramener le déficit de la France à 3 % de son PIB, à mesure que le ciel de l’économie française s’assombrit. Mercredi 13 mars, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a ainsi encore révisé la prévision de croissance à la baisse, la ramenant à 0,8 % pour l’année 2024. Mardi, c’était le président de la Cour des comptes qui réclamait un "effort massif" pour économiser 50 milliards de dépenses publiques en trois ans.
Avec une croissance au ralenti et des rentrées fiscales à la baisse, c’est également le débat sur les hausses d’impôt qui ressurgit y compris au sein de l’aile gauche de la majorité où le sujet a été longtemps un tabou. Pour l’instant ni Emmanuel Macron, ni Bruno Le Maire ne veulent en entendre parler, mais voilà que même Alain Minc les juge désormais inévitables... Pour ce dernier, il y a urgence à augmenter les impôts sur les revenus des plus élevés mais surtout la TVA. D’autres comme la patronne de la CGT pointe les "200 milliards d’euros qui sont donnés chaque année en aides, sans contreparties, aux entreprises, soit un tiers du budget de l'État". Dans cette optique, Sophie Binet invite le gouvernement à "augmenter les impôts des grandes entreprises et des plus riches, parce que de plus en plus de petites entreprises payent plus d'impôts que les plus grandes, qui passent leur temps à faire de l'optimisation et de la fraude fiscale".
Des sujets hautement inflammables alors le chômage repart à la hausse et que l’inflation impacte encore durement le budget des Français, obligeant certains à avoir deux emplois pour s’en sortir.
Alors la France est-elle un mauvais élève européen ? L'État est-il au bord de la faillite ? Comment rétablir les comptes publics ? Faut-il augmenter les impôts ? Et lesquels ?
Nos invités :
- Philippe Dessertine, Économiste, directeur de l’Institut de Haute Finance, auteur de "Le grand basculement"
- Fanny Guinochet, Éditorialiste - France Info et "La Tribune", Spécialiste des questions économiques et sociales
- Louis Hausalter, Journaliste politique - "Le Figaro"
- Emmanuel Duteil, Directeur de la rédaction - "L’Usine Nouvelle"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions