Ukraine : Et si Poutine gagnait...
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Est-ce un tournant dans la guerre en Ukraine ? Aux États-Unis, Joe Biden n’a pas réussi à convaincre l’opposition républicaine de voter une nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars à Kiev. Les élus conservateurs exigent plus de contrôles à la frontière mexicaine pour accepter de signer ce nouveau chèque, et ce malgré les avertissements du président américain.
Quelques heures plus tôt ce dernier avait pourtant prévenu : "Si Poutine prend l’Ukraine, il ne s’arrêtera pas là. Il est important de voir à long terme. Il va continuer". Le démocrate avait également clairement évoqué l’hypothèse d’une attaque russe contre un pays membre de l’OTAN, ce qui déclencherait l’entrée en guerre des États-Unis et donc des "soldats américains combattant les soldats russes". Une situation qui n’existe pas actuellement et que Washington ne souhaite pas, avait-il insisté.
Les États-Unis sont actuellement le pays fournissant le plus important soutien militaire à l’Ukraine. Le Congrès a engagé plus de 110 milliards de dollars depuis l’invasion russe en février 2022. Mais la promesse de Joe Biden de continuer à appuyer financièrement l’Ukraine est sérieusement mise en péril. Et ce alors qu’en Europe, la Hongrie menace de bloquer la nouvelle tranche d’aide européenne à l'Ukraine qui doit être validée au cours du Conseil européen des 14 et 15 décembre. Emmanuel Macron reçoit d’ailleurs ce soir le président hongrois Viktor Orban pour évoquer la question ukrainienne.
Aux États-Unis comme en Europe, l’aide à l’Ukraine ne va plus de soi. Un scénario redouté par Kiev, dont la contre-offensive lancée à l’été n’a pas apporté les gains territoriaux espérés mais qui réjouit la Russie à l’offensive sur la scène internationale. Ainsi le Kremlin a dit "espérer" ce jeudi que les élus américains ne continueraient pas à "brûler" l'argent du pays en Ukraine alors que Vladimir Poutine enchaîne les entretiens ces dernières heures au Moyen-Orient. Hier, avec Mohamed Ben Salmane, prince héritier d'Arabie saoudite et aux Émirats Arabes Unis. Aujourd'hui, il reçoit le président Iranien Ebrahim Raissi à Moscou. Le principal enjeu pour le président russe : démontrer que la Russie est beaucoup moins isolé que le prétend l'Occident, alors que le soutien à Kiev commence à s'étioler. Une manière également de défier les Américains et leurs alliés, tout en flattant l’opinion arabe.
Nos invités :
Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, Auteur de "Géostratégix 2 : Les grands enjeux du monde contemporain"
Anne Nivat, grand reporter - "Le Point", auteure de "Un continent derrière Poutine ?"
Alban Mikoczy, grand Reporter - France Télévisions
Marion Van Renterghem, grand reporter et chroniqueuse à L’Express
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions