Iran, Tunisie, Liban... pourquoi la France est-elle visée ?
C dans l'air- 1 h 5 min
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Au quatorzième jour de conflit entre Israël et le Hamas, le chef de l’ONU est arrivé au poste-frontière de Rafah, en Egypte, pour préparer l’entrée "demain ou dans ces eaux-là" du premier convoi humanitaire dans la bande de Gaza pilonnée par l’État hébreu depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre et sous blocus total. Dans l'enclave palestinienne, la population manque de tout et la situation est catastrophique. "Chaque seconde où nous attendons l'aide médicale, nous perdons des vies", s’inquiétait déjà hier le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), disant avoir "besoin d'un accès immédiat pour commencer à livrer [des] produits vitaux" dont manque Gaza.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, un million de personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza. 4137 personnes sont mortes dont au moins 1500 enfants et 13162 blessées selon les autorités locales. En Israël, 1400 personnes ont été tuées par les hommes du Hamas et plus de 200 sont retenues en otage. Parmi les personnes kidnappées, "plus de 20 sont des mineurs, entre 10 et 20 ont plus de 60 ans. La majorité des otages sont vivants" a déclaré ce vendredi l’armée israélienne qui poursuit son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Parallèlement, la situation se tend à la frontière israélo-libanaise. Les échanges de tirs sont quotidiens et l’État Hébreu a décidé d’évacuer l’une des principales villes du secteur, alors que la Cisjordanie est en ébullition. Mercredi, pour le deuxième jour consécutif, des milliers de Palestiniens se sont rassemblés dans le centre de Ramallah afin d’exprimer leur solidarité envers la population de Gaza, mais aussi de fustiger l’impuissance du vieux président Mahmoud Abbas. Des manifestations ont eu lieu également dans les capitales du monde arabe. A Beyrouth, Amman, Istanbul mais aussi à Tunis où des centaines de personnes se sont rassemblées devant l'ambassade de France.
Dans ce contexte, la confrontation entre le Hezbollah et des groupes armés palestiniens d’un côté et l’armée israélienne de l’autre reste pour le moment contenue. Mais la crainte du déclenchement d’une guerre est réelle, ainsi qu’un élargissement du conflit. Un destroyer américain a abattu jeudi en mer Rouge plusieurs missiles. Ils auraient été tirés par les Houthis au Yémen et se dirigeaient vers Israël selon le Pentagone.
De retour aux États-Unis après sa visite à Tel-Aviv mercredi, Joe Biden a lancé depuis le Bureau ovale un appel à aider Israël sans oublier l’Ukraine invoquant la solennité de "ce moment de ceux où les décisions prises détermineront les décennies futures". "L’histoire nous a appris que lorsque les terroristes ne paient pas le prix de leur terreur, lorsque les dictateurs ne paient pas le prix de leur agression, ils provoquent encore plus de chaos. Et le coût et les menaces pour l’Amérique et le monde ne cessent alors d’augmenter" a déclaré le président des États-Unis qui souhaite convaincre l’opinion, avant de demander au Congrès de débloquer en urgence des milliards de dollars.
Nos experts :
- Frédéric Encel, docteur en géopolitique, auteur "Les voix de la puissance"
- Mariam Pirzadeh, journaliste- « France 24 » - ancienne correspondante à Téhéran
- Meriem Amella, journaliste - France 24
- Antoine Basbous, politologue - spécialiste du monde arabe, de l'islam et du terrorisme islamiste.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions