La vidéo n'est pas disponible
On parle de ce qui vous intéresse ?
Juste pour vous proposer des recommandations… qui vous intéressent ;)
Et si l'Amérique lâchait l'Ukraine...
C dans l'air- 1 h 4 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Si Joe Biden s’est employé hier lors d’une conférence téléphonique à rassurer les alliés sur la pérennité du soutien américain à Kiev, la décision samedi du Congrès américain d’exclure pour le moment une nouvelle aide financière à l'Ukraine pour éviter un "shutdown", suscite bien des interrogations. Les discussions budgétaires pour le moins chaotiques outre-Atlantique sur fond de campagne présidentielle et de montée en puissance d’un sentiment opposé à l’aide militaire à l’Ukraine dans les rangs républicains sont suivies de près sur le Vieux Continent alors que certaines chancelleries européennes remettent en question leur position. Dernier exemple en date ? La Slovaquie, où le parti populiste Smer-SD a remporté dimanche le scrutin législatif. Dirigé par l'ancien Premier ministre Robert Fico, le mouvement a promis durant la campagne que le pays n'enverrait plus "une seule munition" à l'Ukraine et a appelé à de meilleures relations avec la Russie. Charger de former un nouveau gouvernement, Robert Fico pourrait ces prochains mois, selon les analystes, radicalement changer la politique étrangère de la Slovaquie pour la rapprocher de celle du Premier ministre hongrois, Viktor Orban. La Hongrie, absente de la réunion organisée à Kiev lundi, réunissant les ministres des Affaires étrangères européens, continue, elle, son chantage en sabordant la politique commune européenne sur le financement de l'aide à l'Ukraine. Car en mai dernier, Kiev a inscrit sur une liste noire la banque hongroise OTP qui a toujours plus de deux millions de clients en Russie. Kiev l’accuse de sponsoriser la guerre menée par Moscou. Une mise au ban scandaleuse pour le gouvernement Orban, qui a fait usage de son droit de veto et le maintien malgré les appels répétés de Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, ces derniers jours. Résultat : l’aide militaire européenne d’une valeur de 500 millions d’euros est bloquée. Or, l’Ukraine a un besoin urgent de ce soutien. D’autant plus que les 6 milliards de dollars promis par les États-Unis ont été suspendus par le Congrès américain. Autre retournement là aussi lourd de conséquence : celui de la Pologne. Et pour cause, depuis l'invasion russe en février 2022, Varsovie est l'un des principaux fournisseurs de matériel militaire des forces ukrainiennes. Mais il y a dix jours, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que son pays ne livrerait plus de nouvelles armes, se contentant d'assurer les livraisons convenues antérieurement après la crise ouverte en septembre sur les céréales entre les deux pays. Dans ce contexte, le Kremlin a assuré lundi que la "lassitude" du soutien à l'Ukraine allait grandir chez les Occidentaux. Vladimir Poutine "se trompe" s'il parie sur la lassitude des Occidentaux, a répondu la Maison Blanche. Parallèlement les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont retrouvés à Kiev lundi pour une "réunion historique" visant à tracer les lignes d'un "soutien durable" à l'Ukraine. Il s'agissait aussi de montrer à la Russie qu'elle "ne doit pas compter" sur la "lassitude" de l'Union européenne, a expliqué la ministre Catherine Colonna. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a lui appelé mardi ses alliés à continuer d'armer Kiev pour lui permettre de "finir le travail". Alors que la guerre en Ukraine s’installe dans la durée, assiste-t-on aux premiers signes de "fatigue" dans le soutien occidental ? Que se passe-t-il aux Etats-Unis ? Pourquoi des pays d’Europe de l’Est remettent-ils en question leur position ? Quelles conséquences sur le terrain pour l'armée ukrainienne en cas de diminution de l'aide américaine et internationale ? Quelle est aujourd’hui la situation sur le front en Ukraine ? Nos invités : Général Dominique Trinquand - Ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU. Anthony Bellanger - Éditorialiste - France Inter et spécialiste des questions internationales. Georgina Wright - Directrice du programme Europe - Institut Montaigne. Nicole Bacharan - Politologue spécialiste des États-Unis.
En savoir plusDu même programme
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
- C dans l'air plus que 2j C dans l'air Le député achetait de la drogue dans le métro... diffusé le 24/10 | 1 h 4 min
Si Joe Biden s’est employé hier lors d’une conférence téléphonique à rassurer les alliés sur la pérennité du soutien américain à Kiev, la décision samedi du Congrès américain d’exclure pour le moment une nouvelle aide financière à l'Ukraine pour éviter un "shutdown", suscite bien des interrogations. Les discussions budgétaires pour le moins chaotiques outre-Atlantique sur fond de campagne présidentielle et de montée en puissance d’un sentiment opposé à l’aide militaire à l’Ukraine dans les rangs républicains sont suivies de près sur le Vieux Continent alors que certaines chancelleries européennes remettent en question leur position.
Dernier exemple en date ? La Slovaquie, où le parti populiste Smer-SD a remporté dimanche le scrutin législatif. Dirigé par l'ancien Premier ministre Robert Fico, le mouvement a promis durant la campagne que le pays n'enverrait plus "une seule munition" à l'Ukraine et a appelé à de meilleures relations avec la Russie. Charger de former un nouveau gouvernement, Robert Fico pourrait ces prochains mois, selon les analystes, radicalement changer la politique étrangère de la Slovaquie pour la rapprocher de celle du Premier ministre hongrois, Viktor Orban.
La Hongrie, absente de la réunion organisée à Kiev lundi, réunissant les ministres des Affaires étrangères européens, continue, elle, son chantage en sabordant la politique commune européenne sur le financement de l'aide à l'Ukraine. Car en mai dernier, Kiev a inscrit sur une liste noire la banque hongroise OTP qui a toujours plus de deux millions de clients en Russie. Kiev l’accuse de sponsoriser la guerre menée par Moscou. Une mise au ban scandaleuse pour le gouvernement Orban, qui a fait usage de son droit de veto et le maintien malgré les appels répétés de Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, ces derniers jours. Résultat : l’aide militaire européenne d’une valeur de 500 millions d’euros est bloquée. Or, l’Ukraine a un besoin urgent de ce soutien. D’autant plus que les 6 milliards de dollars promis par les États-Unis ont été suspendus par le Congrès américain.
Autre retournement là aussi lourd de conséquence : celui de la Pologne. Et pour cause, depuis l'invasion russe en février 2022, Varsovie est l'un des principaux fournisseurs de matériel militaire des forces ukrainiennes. Mais il y a dix jours, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que son pays ne livrerait plus de nouvelles armes, se contentant d'assurer les livraisons convenues antérieurement après la crise ouverte en septembre sur les céréales entre les deux pays.
Dans ce contexte, le Kremlin a assuré lundi que la "lassitude" du soutien à l'Ukraine allait grandir chez les Occidentaux. Vladimir Poutine "se trompe" s'il parie sur la lassitude des Occidentaux, a répondu la Maison Blanche. Parallèlement les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont retrouvés à Kiev lundi pour une "réunion historique" visant à tracer les lignes d'un "soutien durable" à l'Ukraine. Il s'agissait aussi de montrer à la Russie qu'elle "ne doit pas compter" sur la "lassitude" de l'Union européenne, a expliqué la ministre Catherine Colonna. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a lui appelé mardi ses alliés à continuer d'armer Kiev pour lui permettre de "finir le travail".
Alors que la guerre en Ukraine s’installe dans la durée, assiste-t-on aux premiers signes de "fatigue" dans le soutien occidental ? Que se passe-t-il aux Etats-Unis ? Pourquoi des pays d’Europe de l’Est remettent-ils en question leur position ? Quelles conséquences sur le terrain pour l'armée ukrainienne en cas de diminution de l'aide américaine et internationale ? Quelle est aujourd’hui la situation sur le front en Ukraine ?
Nos invités :
- Général Dominique Trinquand - Ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU.
- Anthony Bellanger -Éditorialiste - France Inter et spécialiste des questions internationales.
- Georgina Wright - Directrice du programme Europe - Institut Montaigne.
- Nicole Bacharan - Politologue spécialiste des États-Unis.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions