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Niger : Après la fin de l'ultimatum...
C dans l'air- 1 h 6 min
- Français
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Le Niger est dans l'inconnu. Depuis hier soir minuit, le pays attend de voir si la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) va intervertir militairement, comme elle l'avait annoncé. Les putschistes qui contrôlent le pays depuis le 26 juillet avaient en effet reçu un ultimatum des États membres de la Cédéao, soutenus par la France. Ils devaient rendre les armes et rétablir le président régulièrement élu Mohamed Bazoum, sous peine d'une intervention armée. Le délai est donc désormais dépassé. L'incertitude demeure toutefois sur la mise en œuvre d'une telle intervention. La Cédéao semble prête à intervenir. Des armées comme le Sénégal et la Côte d'Ivoire se sont dites volontaires pour y participer. Mais une telle intervention présente un risque élevé. Peut-elle réussir ? L'armée nigérienne va-t-elle ou non choisir de s'allier aux putschistes ? Autant de questions qui poussent de nombreux pays de la région à souhaiter une issue diplomatique à cette situation. C'est le cas du Nigéria ou encore de l'Algérie. Les putschistes, eux, ne montrent aucune volonté de céder. Ils ont annoncé hier la fermeture de l'espace aérien du Niger. Leur objectif est clair : montrer qu'ils ne vont rien lâcher. Ils se savent soutenus par leurs homologues du Mali et du Burkina Faso - également arrivés au pouvoir par des putschs en 2020 et 2022. Ils ont également le soutien d'une partie de la population. La France, qui compte 1500 soldats au Niger, a affirmé qu'elle n'interviendrait pas, malgré la dénonciation par les putschistes de plusieurs accords militaires conclus entre les deux pays. Paris s'est pour l'heure limité à rapatrier 1079 Français et Européens présents dans le pays. Quelle que soit la décision finale de la Cédéao, le choix du Nigéria devrait peser lourd. Le pays possède le plus grand contingent militaire de la région, avec près de 200 000 soldats. C'est aussi un géant démographique qui compte plus de 210 millions d'habitants. C'est enfin l’acteur économique majeur de la région. Premier producteur de pétrole d'Afrique, le Nigéria est une des plus grandes puissances du continent. Son dynamisme s’est toutefois estompé depuis 2015. La croissance moyenne de 1,4% a été bien trop faible par rapport à celle de la population, d'où l'appauvrissement généralisé des Nigérians. Le Covid n'a pas arrangé la situation. L'inflation dépasse aujourd'hui les 20% et le chômage s'est envolé. Il concerne le tiers des actifs et plus de 40% de la jeunesse. Le pays est par ailleurs en proie des d'importants groupes terroristes depuis plusieurs années. L'instabilité qu'ils génèrent dans certaines régions sont pour l'heure un frein aux ambitions de développement du Nigéria. Si les putschistes et leurs soutiens dénoncent la présence française au Niger et en Afrique, un autre pays s'est depuis longtemps implanté sur le continent : la Chine. Très bien implantée au Niger, où elle est le deuxième investisseur après la France, elle profite partout du recul de l'ancienne puissance coloniale. En toute discrétion, Pékin est devenu le premier bailleur bilatéral du continent et s'est ainsi constitué une clientèle politique. Une technique déjà utilisée dans le cadre des nouvelles routes de la soie. Par ce biais la Chine fait de certains de ces partenaires des pays sujets, alignés sur ses vues politiques. L'intervention militaire est-elle imminente au Niger ? Le Nigéria peut-il reculer face aux putschistes ? La Chine est-elle déjà devenue la nouvelle puissance dominante en Afrique ? Nos invités : - Anthony Bellanger, Éditorialiste - France Inter, spécialiste des questions internationales - Fatoumata Diallo, Journaliste spécialiste de l’Afrique de l’Ouest – Africa intelligence - Ousmane Ndiaye, Rédacteur en chef du service Afrique - TV5 Monde- Jean-Philippe Remy, Grand reporter au service international – Le Monde
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Le Niger est dans l'inconnu. Depuis hier soir minuit, le pays attend de voir si la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) va intervertir militairement, comme elle l'avait annoncé. Les putschistes qui contrôlent le pays depuis le 26 juillet avaient en effet reçu un ultimatum des États membres de la Cédéao, soutenus par la France. Ils devaient rendre les armes et rétablir le président régulièrement élu Mohamed Bazoum, sous peine d'une intervention armée. Le délai est donc désormais dépassé. L'incertitude demeure toutefois sur la mise en œuvre d'une telle intervention. La Cédéao semble prête à intervenir. Des armées comme le Sénégal et la Côte d'Ivoire se sont dites volontaires pour y participer. Mais une telle intervention présente un risque élevé. Peut-elle réussir ? L'armée nigérienne va-t-elle ou non choisir de s'allier aux putschistes ?
Autant de questions qui poussent de nombreux pays de la région à souhaiter une issue diplomatique à cette situation. C'est le cas du Nigéria ou encore de l'Algérie.
Les putschistes, eux, ne montrent aucune volonté de céder. Ils ont annoncé hier la fermeture de l'espace aérien du Niger. Leur objectif est clair : montrer qu'ils ne vont rien lâcher. Ils se savent soutenus par leurs homologues du Mali et du Burkina Faso - également arrivés au pouvoir par des putschs en 2020 et 2022. Ils ont également le soutien d'une partie de la population.
La France, qui compte 1500 soldats au Niger, a affirmé qu'elle n'interviendrait pas, malgré la dénonciation par les putschistes de plusieurs accords militaires conclus entre les deux pays. Paris s'est pour l'heure limité à rapatrier 1079 Français et Européens présents dans le pays.
Quelle que soit la décision finale de la Cédéao, le choix du Nigéria devrait peser lourd. Le pays possède le plus grand contingent militaire de la région, avec près de 200 000 soldats. C'est aussi un géant démographique qui compte plus de 210 millions d'habitants. C'est enfin l’acteur économique majeur de la région. Premier producteur de pétrole d'Afrique, le Nigéria est une des plus grandes puissances du continent. Son dynamisme s’est toutefois estompé depuis 2015. La croissance moyenne de 1,4% a été bien trop faible par rapport à celle de la population, d'où l'appauvrissement généralisé des Nigérians. Le Covid n'a pas arrangé la situation. L'inflation dépasse aujourd'hui les 20% et le chômage s'est envolé. Il concerne le tiers des actifs et plus de 40% de la jeunesse. Le pays est par ailleurs en proie des d'importants groupes terroristes depuis plusieurs années. L'instabilité qu'ils génèrent dans certaines régions sont pour l'heure un frein aux ambitions de développement du Nigéria.
Si les putschistes et leurs soutiens dénoncent la présence française au Niger et en Afrique, un autre pays s'est depuis longtemps implanté sur le continent : la Chine. Très bien implantée au Niger, où elle est le deuxième investisseur après la France, elle profite partout du recul de l'ancienne puissance coloniale. En toute discrétion, Pékin est devenu le premier bailleur bilatéral du continent et s'est ainsi constitué une clientèle politique. Une technique déjà utilisée dans le cadre des nouvelles routes de la soie.
Par ce biais la Chine fait de certains de ces partenaires des pays sujets, alignés sur ses vues politiques.
L'intervention militaire est-elle imminente au Niger ?
Le Nigéria peut-il reculer face aux putschistes ?
La Chine est-elle déjà devenue la nouvelle puissance dominante en Afrique ?
Nos invités :
- Anthony Bellanger, Éditorialiste - France Inter, spécialiste des questions internationales
- Fatoumata Diallo, Journaliste spécialiste de l’Afrique de l’Ouest – Africa intelligence
- Ousmane Ndiaye, Rédacteur en chef du service Afrique - TV5 Monde
- Jean-Philippe Remy, Grand reporter au service international – Le Monde
Présenté par : Maya Lauqué
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions