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Zelensky : "La guerre arrive en Russie"
C dans l'air- 1 h 6 min
- Français
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"La guerre arrive en Russie, dans ses centres stratégiques et ses bases militaires". C'est ce qu'a affirmé dimanche dernier le président ukrainien Volodymyr Zelensky après l’attaque de drones qui a visé un quartier d’affaires à Moscou. "C’est un processus inévitable, naturel et absolument juste", a-t-il déclaré lors de son adresse quotidienne, en marge d’une visite à Ivano-Frankivsk. Volodymyr Zelensky se montre convaincu que l'Ukraine "devient plus forte". Dans la nuit de samedi à dimanche, une attaque de drones ukrainiens contre Moscou a en effet été déjouée, sans faire de victimes, et l’aéroport international de la capitale brièvement fermé. Selon le ministère russe de la Défense, l’un des appareils a été abattu et les deux autres, "neutralisés par la guerre électronique", se sont écrasés sur deux tours de bureaux du principal quartier d’affaires de la ville. Plusieurs fenêtres de ces bâtiments ont été soufflées, des poutres en acier rendues visibles et des documents éparpillés au sol, selon un photographe de l’AFP. Une nouvelle attaque ukrainienne de drones contre Moscou et sa région a également été déjouée par la Russie tôt ce mardi. L'un de ces engins a percuté une des tours de bureaux déjà touchée le week-end dernier. Sur le terrain, les Ukrainiens sont à l’assaut mais les opérations semblent s'enliser. Sur l'immense ligne de front, les défenses russes, particulièrement denses, ont globalement tenu depuis le début de la contre-offensive de Kiev, lancée au début du mois de juin. Les autorités russes elles-mêmes évoquent des "attaques massives", qu’elles estiment avoir "repoussées". L’Institute for the Study of War, basé à Washington, observe cependant dans la région de Zaporijia, au Sud, une avancée de 2,5 km des forces ukrainiennes, qui auraient ensuite légèrement reculé. Deux responsables du Pentagone cités par le New York Times rapportent quant à eux que l’Ukraine pourrait être entrée dans "la phase principale" de sa contre-offensive. Deux mois après le début de cette opération censée repousser les troupes de Moscou hors d’Ukraine, Kiev affirme avoir repris environ 200 km² de son territoire. C'est bien moins qu'à l'automne dernier, quand les troupes ukrainiennes avaient dégagé l'emprise russe autour de Kharkiv, au Nord, et repoussé l'armée de Moscou derrière le Dniepr à Kherson, au Sud du pays. Si le front ne bouge pas beaucoup, les combats sont d'une grande violence. Une séquence impressionnante est récemment venue l'illustrer. Sur des images filmées au drone par un pilote ukrainien, on voit un soldat russe, pris au piège seul dans une tranchée, décider de retourner son arme vers lui et de se suicider pour ne pas être capturé, alors que des cadavres d’autres soldats russes se trouvent à ses côtés. L'ancien président russe Dmitri Medvedev, qui a déjà plusieurs fois évoqué le spectre d'un conflit nucléaire sur fond de guerre en Ukraine, a réitéré ses menaces dimanche dernier : si la contre-offensive ukrainienne en cours était couronnée de succès, "nous serions obligés d'utiliser une arme nucléaire", a-t-il averti. À Moscou, on s'inquiète. En manque d’effectifs, l’armée russe cherche à se doter de nouvelles recrues dans la perspective d’une prolongation du conflit en Ukraine. La Douma, la Chambre basse du Parlement, a ainsi adopté le 25 juillet dernier une série d’amendements prévoyant l’appel sous les drapeaux d’environ 1,5 million de recrues supplémentaires d’ici à 2025. Après avoir été approuvée par le Sénat russe et signée par Vladimir Poutine, la loi entrera en vigueur au 1er janvier 2024. Principale nouveauté, l’âge maximum de la conscription est passé de 27 ans à 30 ans. De plus, afin d'éviter les départs en masse à l’étranger des hommes en âge de servir, la surveillance sera renforcée. Désormais, ces derniers sont dans l’impossibilité de quitter le territoire au moment même où ils reçoivent leur convocation pour le bureau d’enrôlement. Depuis, plusieurs attaques contre des centres de conscription ont été observées. Une vidéo publiée par les médias d'Etat officiels russes montre une personne inconnue s'approcher d'un bureau de recrutement de Saint-Pétersbourg pour y mettre le feu. Le média russe Mediazona a compté au moins onze attaques de ce type dans la nuit du lundi 31 juillet au mardi 1er août. Loin des combats, des enfants ukrainiens sont accueillis en colonie de vacances en France, près de Vesoul. Une parenthèse pour essayer d'oublier la guerre qui sévit dans leur pays et frappe parfois au cœur de leur famille. Les attaques en Russie vont-elles se multiplier ? Où en est la contre-offensive de Kiev, lancée en avril dernier ? L'armée russe va-t-elle craquer face à la pression des forces ukrainiennes ? Nos invités : - Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI - Frédéric Encel, docteur en géopolitique, maître de conférences à Sciences Po Paris et Paris School of Business, auteur de "Petites leçons de diplomatie" - Général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire, ex-commandant des opérations spéciales - Christine Dugoin-Clément, chercheure en géopolitique - Université Paris 1-Sorbonne, auteure de "Influences et manipulations"
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"La guerre arrive en Russie, dans ses centres stratégiques et ses bases militaires". C'est ce qu'a affirmé dimanche dernier le président ukrainien Volodymyr Zelensky après l’attaque de drones qui a visé un quartier d’affaires à Moscou. "C’est un processus inévitable, naturel et absolument juste", a-t-il déclaré lors de son adresse quotidienne, en marge d’une visite à Ivano-Frankivsk. Volodymyr Zelensky se montre convaincu que l'Ukraine "devient plus forte".
Dans la nuit de samedi à dimanche, une attaque de drones ukrainiens contre Moscou a en effet été déjouée, sans faire de victimes, et l’aéroport international de la capitale brièvement fermé. Selon le ministère russe de la Défense, l’un des appareils a été abattu et les deux autres, "neutralisés par la guerre électronique", se sont écrasés sur deux tours de bureaux du principal quartier d’affaires de la ville. Plusieurs fenêtres de ces bâtiments ont été soufflées, des poutres en acier rendues visibles et des documents éparpillés au sol, selon un photographe de l’AFP.
Une nouvelle attaque ukrainienne de drones contre Moscou et sa région a également été déjouée par la Russie tôt ce mardi. L'un de ces engins a percuté une des tours de bureaux déjà touchée le week-end dernier.
Sur le terrain, les Ukrainiens sont à l’assaut mais les opérations semblent s'enliser. Sur l'immense ligne de front, les défenses russes, particulièrement denses, ont globalement tenu depuis le début de la contre-offensive de Kiev, lancée au début du mois de juin. Les autorités russes elles-mêmes évoquent des "attaques massives", qu’elles estiment avoir "repoussées". L’Institute for the Study of War, basé à Washington, observe cependant dans la région de Zaporijia, au Sud, une avancée de 2,5 km des forces ukrainiennes, qui auraient ensuite légèrement reculé. Deux responsables du Pentagone cités par le New York Times rapportent quant à eux que l’Ukraine pourrait être entrée dans "la phase principale" de sa contre-offensive. Deux mois après le début de cette opération censée repousser les troupes de Moscou hors d’Ukraine, Kiev affirme avoir repris environ 200 km² de son territoire. C'est bien moins qu'à l'automne dernier, quand les troupes ukrainiennes avaient dégagé l'emprise russe autour de Kharkiv, au Nord, et repoussé l'armée de Moscou derrière le Dniepr à Kherson, au Sud du pays.
Si le front ne bouge pas beaucoup, les combats sont d'une grande violence. Une séquence impressionnante est récemment venue l'illustrer. Sur des images filmées au drone par un pilote ukrainien, on voit un soldat russe, pris au piège seul dans une tranchée, décider de retourner son arme vers lui et de se suicider pour ne pas être capturé, alors que des cadavres d’autres soldats russes se trouvent à ses côtés. L'ancien président russe Dmitri Medvedev, qui a déjà plusieurs fois évoqué le spectre d'un conflit nucléaire sur fond de guerre en Ukraine, a réitéré ses menaces dimanche dernier : si la contre-offensive ukrainienne en cours était couronnée de succès, "nous serions obligés d'utiliser une arme nucléaire", a-t-il averti.
À Moscou, on s'inquiète. En manque d’effectifs, l’armée russe cherche à se doter de nouvelles recrues dans la perspective d’une prolongation du conflit en Ukraine. La Douma, la Chambre basse du Parlement, a ainsi adopté le 25 juillet dernier une série d’amendements prévoyant l’appel sous les drapeaux d’environ 1,5 million de recrues supplémentaires d’ici à 2025. Après avoir été approuvée par le Sénat russe et signée par Vladimir Poutine, la loi entrera en vigueur au 1er janvier 2024.
Principale nouveauté, l’âge maximum de la conscription est passé de 27 ans à 30 ans. De plus, afin d'éviter les départs en masse à l’étranger des hommes en âge de servir, la surveillance sera renforcée. Désormais, ces derniers sont dans l’impossibilité de quitter le territoire au moment même où ils reçoivent leur convocation pour le bureau d’enrôlement.
Depuis, plusieurs attaques contre des centres de conscription ont été observées. Une vidéo publiée par les médias d'Etat officiels russes montre une personne inconnue s'approcher d'un bureau de recrutement de Saint-Pétersbourg pour y mettre le feu. Le média russe Mediazona a compté au moins onze attaques de ce type dans la nuit du lundi 31 juillet au mardi 1er août.
Loin des combats, des enfants ukrainiens sont accueillis en colonie de vacances en France, près de Vesoul. Une parenthèse pour essayer d'oublier la guerre qui sévit dans leur pays et frappe parfois au cœur de leur famille.
Les attaques en Russie vont-elles se multiplier ? Où en est la contre-offensive de Kiev, lancée en avril dernier ? L'armée russe va-t-elle craquer face à la pression des forces ukrainiennes ?
Nos invités :
- Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI
- Frédéric Encel, docteur en géopolitique, maître de conférences à Sciences Po Paris et Paris School of Business, auteur de "Petites leçons de diplomatie"
- Général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire, ex-commandant des opérations spéciales
- Christine Dugoin-Clément, chercheure en géopolitique - Université Paris 1-Sorbonne, auteure de "Influences et manipulations"
Présenté par : Maya Lauqué
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions